Le télétravail aussi
Le télétravail peut-il engendrer des accidents du travail ? « Il y a une dimension au niveau des risques psychosociaux dans le télétravail, répond Alain Testot, responsable de l’unité varoise de la Direccte, à cette question. Même si c’est pratiqué depuis longtemps, on le voit au sein de certaines entreprises et des services de l’État, c’est quelque chose qui doit être appréhendé. Cela doit être encadré, il faut une entente entre l’employeur et le salarié sur les conditions d’exercice du télétravail, un accord d’entreprise pour fixer les modalités du bon exercice du télétravail. C’est le droit à la déconnexion, ne pas solliciter le salarié à certains moments de la journée, programmer des pauses, etc. » Il précise notamment que : « La relation hiérarchique peut être modifiée, amplifiée. Cela peut être mal appréhendé et engendrer des risques psychosociaux. Il faut être particulièrement vigilant ». Dans cette relation bilatérale, puisque le salarié est seul chez lui et pas dans une équipe ou un bureau, le stress (déséquilibre entre les contraintes et les ressources) et les pressions (harcèlement moral, sexuel) de la hiérarchie représentent le principal risque. Sans oublier des installations à domicile pas toujours adaptées. Avec comme conséquences, des maladies cardiovasculaires, des troubles musculosquelettiques, de l’anxiété et de la dépression, de l’épuisement professionnel (ou burn-out)… Voire dans les cas extrêmes, un suicide. « Il y a aussi des côtés positifs dans le télétravail, rappelle M. Testot, et en termes de management des choses qui peuvent se faire dans le respect de la personne. » Le besoin de formation de l’encadrement lui semble indispensable. « Souvent le télétravail n’a pas été anticipé. Une formation des managers pour les éveiller aux risques inhérents au télétravail est nécessaire. »