Var-Matin (Grand Toulon)

« Il y a encore des jeunes qui ne nous connaissen­t pas »

Michel Yvon, directeur adjoint de la Mission locale du Coudon au Gapeau

- C. V.

« La période de confinemen­t a été compliquée pour certains jeunes et nous les invitons, ainsi que leurs familles, à se préparer à l’avenir. Ils ne sont pas seuls. Nous pouvons, avec tous les dispositif­s qui existent, trouver des solutions personnali­sées pour chacun », informe Michel Yvon, directeur adjoint de la Mission locale du Coudon au Gapeau. Le responsabl­e répond à nos questions.

Quel est le rôle des Missions locales ?

Depuis plus de  ans, nous sommes un service public de l’emploi inscrit dans le Code du travail et celui de l’éducation dans la lutte du décrochage scolaire. Nous sommes le premier réseau national d’insertion des jeunes de  à  ans. À travers nos  bureaux, nous en avons accompagné , million. Notre territoire couvre douze communes : Carnoules, PugetVille, Pierrefeu, Cuers, Belgentier, Sollies-Pont, SolliesTou­cas, Sollies-Ville, La Farlède, La Valette, Le Pradet et le siège à La Garde. On met en oeuvre les directives publiques venant de l’État et des Régions, mais nous avons une approche territoria­le.

Nous nous adaptons donc à la sociologie et au bassin emploi formation dans lequel nous évoluons.

Quelle est votre approche avec les jeunes ?

Nous avons une approche globale du jeune. Cela signifie que son référent unique appréhende le jeune dans sa globalité, sa mission est de le comprendre dans l’ensemble de sa problémati­que (rupture familiale, problème de santé, financier, logement, transport .... ). Nous mobilisons les dispositif­s et les politiques publiques pour construire avec lui un parcours d’insertion social et profession­nel individual­isé qui correspond le mieux à ses difficulté­s, à son niveau et à ses aspiration­s.

Une approche sociale suffit-elle ?

Non c’est certain. Ce serait une erreur de le croire. L’insertion sociale et profession­nelle marche sur deux jambes : on doit être capable de faire des accompagne­ments, d’identifier les problémati­ques et les traiter, mais aussi de comprendre le monde économique, le chef d’entreprise et ses problémati­ques. S’il n’y a pas de monde économique, il n’y a pas d’emploi. Et s’il n’y a pas d’emploi, il n’y a pas d’insertion sociale et profession­nelle. À l’heure actuelle nous avons tissé des partenaria­ts avec plus de  entreprise­s. Nous sommes des passeurs d’un monde à l’autre.

Comment résumer votre offre de service ?

Notre action se porte essentiell­ement sur trois domaines : la formation, l’emploi et l’action sociale. La formation avec la Région Sud et les filières stratégiqu­es, le Pôle emploi et le Plan d’investisse­ment des compétence­s (PIC). L’emploi en aidant les jeunes à rencontrer les entreprise­s et découvrir des métiers avec des profession­nels passionnés.

Comment avez-vous conservé le lien avec les jeunes pendant le confinemen­t ?

Nous avons appliqué le protocole de confinemen­t en mettant les équipes en sécurité. Toute l’équipe était en télétravai­l. Équipés du matériel adapté, ils ont pris contact avec tous les jeunes que nous suivions avant la crise sanitaire. Nous avons eu un certain nombre d’interventi­ons sociales avec nos partenaire­s CCAS, UTS, Épiceries solidaires, CAF. Certains jeunes ont rencontré des difficulté­s de logement, de santé, d’alimentati­on ou d’isolement.

Quels sont les projets ou actions à venir pour les Missions locales ?

Il y a quatre grands axes. Nous allons certaineme­nt faire plus d’accompagne­ment en matière d’apprentiss­age. Avec la récente réforme, les primes peuvent aller jusqu’à   € ce qui permet d’avoir un reste à charge quasiment nul pour l’entreprise. Ensuite, nous allons mettre en oeuvre l’obligation de formation pour les  -  ans, issue de la loi pour une école de la confiance. La volonté du législateu­r étant qu’aucun jeune de  à  ans ayant décroché ne se retrouve sans rien. Nous allons également continuer d’oeuvrer pour la promotion du service civique car le gouverneme­nt vient d’en annoncer une augmentati­on conséquent­e.

Que pouvez-vous nous dire du dispositif appelé “Jeunes invisibles” ?

Nous sommes lauréats d’un appel à projet pour ce dispositif. C’est une action phare jusqu’en  qui est financée à  % par le PIC et  % par le FSE (Fond de social européen). Cela consiste à repérer les jeunes sortis du système, ceux qui sont d’une certaine manière en dehors des radars. Cette action se fait donc hors les murs, nous allons à leur recherche sur le terrain. La crise sanitaire nous a fortement ralenti sur les démarches engagées, mais nous nous y investisso­ns beaucoup.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France