Vidée de ses pèlerins, Lourdes s’est « effondrée »
« Il n’y a personne, je ne peux plus vivre » : comme beaucoup d’autres commerçants de Lourdes, David Carpènes lance un cri de détresse après l’annulation de la quasitotalité des pèlerinages, notamment étrangers, en raison de la pandémie de coronavirus. A cause du Covid-, «% des pèlerins ont annulé leur venue », explique le maire de la cité mariale aux pieds des Pyrénées, Thierry Lavit. « Lourdes s’est effondrée », lâche-t-il. Pour la première fois, le sanctuaire va célébrer la fête de l’Assomption le août – point d’orgue de l’année – avec un nombre des pèlerins en simultané limité à cinq mille. En visite à Lourdes (Hautes-Pyrénées) lundi, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a annoncé des mesures économiques renforcées pour soutenir les activités dépendantes du tourisme, «en particulier » les « magasins de souvenirs et de piété ». « Maintenant, c’est des paroles », souffle David Carpènes. « On va voir si ce n’est pas juste “Je dis parce qu’il y a les médias” et “je ne fais pas” ». Autour des commerces traditionnels de la cité pyrénéenne, les rues sont clairsemées. Un paysage inhabituel pour un des premiers sites de pèlerinage catholique du monde qui attirait chaque année des millions de fidèles de toute la planète.
Bien que rouvert depuis le mai, après une fermeture historique de deux mois, le sanctuaire de Lourdes subit l’annulation de la quasi-totalité des pèlerinages organisés, nombreux en période estivale.
« Soit je dépose le bilan soit je fais la manche »
Commerçant depuis plus de ans, David Carpènes affirme n’avoir « jamais vu ça ». « D’habitude, aux mois de juillet et d’août, c’est bondé de monde. Là, il n’y a personne », poursuit-il. Au mois de septembre, « j’ai deux solutions. Soit je dépose le bilan, soit je me mets dans la rue et je fais la manche. Je ne peux plus vivre », se lamente-t-il. Symbole de la chute du tourisme dans le bassin lourdais et à seulement deux jours de l’ouverture du e Pèlerinage national de Lourdes, moins d’une trentaine d’hôtels ont rouvert sur environ établissements. « Il n’y a pas assez de gens pour remplir le peu d’hôtels qui ont fait le choix de rouvrir », explique Mathieu Porteil, ans, directeur d’exploitation de l’hôtel Mercure. Pour l’avenir, l’équation est simple : « Si nous subissons à nouveau un reconfinement, là, c’est terminé », insiste-t-il. « Ce que j’attends ? On attend toujours des miracles. On est à Lourdes », plaisante-t-il.