Mobilisation pour le Liban
L’association L’humanitaire pour tous, présidée par Josy Chambon, organise une collecte au profit des habitants de Beyrouth, après l’explosion le 4 août dans le port de la capitale
Les blessés hagards, les vitres soufflées, et les cadavres qu’on sort des ruines. Ces images de Beyrouth en sang après la violente explosion du 4 août ont choqué le monde et le Var, où Josy Chambon s’est empressée de réagir. « J’ai décroché mon téléphone et appelé mes contacts libanais pour identifier les besoins. » Avec son association L’humanitaire pour tous, la directrice de l’Institut de formation public des professions de santé du Var organise une vaste collecte au profit des Libanais, triplement touchés par une crise économique et sociale inédite, la destruction d’une partie de Beyrouth début août et la pandémie de Covid-19. « D’habitude nous nous concentrons sur des actions de long terme, en Afrique notamment. Mais là... Les gens au Liban ont perdu beaucoup. »
Un réseau d’humanitaires et de religieux
Le confinement ayant annulé le voyage annuel de l’association au Cambodge, « il nous reste une tonne de médicaments et de matériel médical sur les bras, destinés initialement au Cambodge. » Sur place, Josy Chambon a tissé, il y a un an« en prévision d’une action de long terme » un réseau fait d’humanitaires (Acted, Caritas, Croix-Rouge libanaise) et de religieux (prêtres et soeurs chrétiennes) qu’elle ne s’attendait pas à activer pour un tel évènement. « Plein de gens m’ont contacté du Liban après l’explosion pour demander notre aide, mais je n’ai pas senti le sérieux, j’ai arrêté de répondre.
Je préfère passer par ceux que je connais, pour être sûre que l’aide arrive vraiment. »
« Les gens sont à la rue »
Un container, peut-être même deux si les Varois répondent en masse à son appel aux dons, sera affrété fin septembre par CGA-CGM direction Beyrouth. La conseillère régionale envisage même une « seconde vague » d’aide, cette fois avec des médecins et des infirmières spécialisées. Dans ce premier envoi, du matériel médical que des hôpitaux, comme celui de Sainte-Musse à Toulon, auront cédé, des tables envoyées par des écoles primaires et ce que les Varois auront consenti à donner. « Le plus urgent, ce sont les couvertures pour adultes, les tentes, du lait et des couches pour bébés, liste Josy Chambon .Les gens sont à la rue. Certains sont blessés, il y a encore besoin de pansements pour les brûlés...» Des produits de première nécessité surtout, du savon, des fauteuils, des lits médicalisés, des biberons, des tétines, des masques... L’association ne prendra pas non plus « tout et n’importe quoi », insiste Josy Chambon. « Si vous saviez le nombre de culottes sales que des gens nous envoient chaque année... Ce n’est pas une déchetterie ! »