Le collectif Mar Vivo veut « secouer le cocotier »
Désormais constitué en association, le groupement de riverains souhaite être davantage associé aux décisions concernant l’aménagement du littoral seynois. Et ne ménage pas ses critiques…
Créé en 2018 après la disparition de la plage du quartier, victime de l’érosion, le collectif Mar Vivo n’a eu de cesse, depuis, de monter au créneau pour « sensibiliser les autorités à la nécessité de sauver nos plages, élément clé de l'activité touristique de la ville », rappellent ses deux cofondateurs, Mireille Milcent et André Delacourte. Conscient des limites de son action, mais soucieux d’être davantage écouté, le collectif se mue en association. Et se présente comme une « force de propositions et d’actions pour l’amélioration du littoral seynois dans un cadre respectueux de la nature ». « Les statuts de l’association ont été déposés fin juillet. L’idée, c’est de monter en puissance, d’avoir plus de poids et une meilleure reconnaissance. Et ce, dans un cadre qui change avec l’arrivée aux affaires d’une nouvelle municipalité », soulignent André Delacourte et Mireille Milcent. Jugeant que «le terrain est plus favorable au dialogue », ils viennent d’ailleurs de demander une audience à Christine Sinquin, adjointe en charge de l’environnement et des plages.
« Le résensablement n’a pas été une réussite »
L’un des principaux sujets de préoccupation de l’association concerne toujours le réensablement de la plage de Mar Vivo. Surtout que « l’opération n’a pas été une réussite cette année : le millefeuilles (mélange de sable et de posidonies) n’a pas tenu comme les années précédentes. Peut-être à cause du sable de carrière, qui nous a semblé différent de l’an dernier. Et puis le mélange n’a été fait qu’avec deux couches. C’était insuffisant, tout comme les quantités de sable apporté : 3 000 m³ comme l’an dernier, mais sur une plage qui était davantage érodée en début de saison ». En conséquence, poursuivent les représentants des riverains, «la paillote n’a pas eu assez de surface pour s’installer et les cailloux et blocs de béton sont vite ressortis ». Ils pointent aussi le fait que « ce mélange entraîne une putréfaction des posidonies qui dégagent de fortes odeurs ». Certes, observe André Delacourte, « la métropole dépense 150 000 euros pour réengraisser la plage – c’est l’équivalent d’un feu d’artifice dans une grande agglomération – mais tout repart à la mer. C’est pourquoi on attend un aménagement durable et écologique, d’autant que l’opération de résensablement a une empreinte carbone importante ».
« Face à une inertie administrative »
Les riverains sont aussi dans l’attente de réponses. « L’un des objectifs de l’association, reprend Mireille Milcent, c’est d’avoir accès aux informations que l’on n’arrive pas à avoir. Notamment concernant le projet d’ouverture du port de Saint-Elme, qui résoudra en grande partie le problème d’érosion de la plage de Mar Vivo. Mais quand on pose les questions, on nous répond que “ça va venir”, que “ça a pris du retard avec la crise sanitaire et les élections municipales”. On ne nous dit rien, alors que ce sont des réponses qu’attendent les Seynois, à commencer par les quelque 3000 personnes qui suivent notre page Facebook ». Une situation qui amène l’association à vouloir « secouer le cocotier » face à ce qu’elle qualifie « d’inertie administrative ». « L’an dernier, illustre André Delacourte, une équipe de TPM est passée pour recenser les blocs de béton qui ressortent sur la plage. Un an après, rien n’a été retiré ! » Et d’estimer qu’il « manque, au sein de TPM, un service capable de faire de la recherche et du développement afin d’avoir une approche technique en interne, plutôt que de tout déléguer à de coûteux bureaux d’études ».
Douze propositions pour le littoral seynois
Toujours est-il que l’association dit « espérer que les choses vont bouger avec la nouvelle municipalité. On salue d’ailleurs son initiative qui a permis de faire évacuer les posidonies qui s’entassaient près du port de Saint-Elme. La nouvelle équipe affiche, enfin, une volonté de développement de l’économie touristique, en valorisant les joyaux de notre littoral ». Une volonté qu’entendent accompagner les résidents de Mar Vivo. « Sur notre site web (1), on a mis en ligne douze propositions qui concernent l’ensemble du littoral seynois (le quai Saturnin-Fabre, la corniche de Tamaris, la plage de Fabregas, les plages naturistes…) et que nous soumettons à la collectivité ». Des idées que chacun peut consulter ou même venir en débattre directement avec leurs auteurs. « Nous serons au forum des associations samedi prochain sur le parc de la Navale, pour échanger avec les Seynois ». Discuter, mais aussi prendre des adhésions : « Afin qu’un maximum de gens puisse nous rejoindre, concluent Mireille Milcent et André Delacourte ,onne demande qu’une modeste cotisation de 5 euros pour l’année ». 1. www.collectifmarvivo.com ou sur la page Facebook “collectif Mar Vivo”