« Une nouvelle bénédiction »
Monseigneur Dominique Rey, évêque du diocèse de Fréjus-Toulon, a béni la chapelle, jusqu’à laquelle ce marcheur aguerri était monté à pied, en compagnie de trois cents pèlerins, le jour de l’inauguration de l’édifice restauré, le octobre .
Votre sentiment ? D’après le mot laissé sur place, l’auteur de la destruction justifie son acte par la représentation irrespectueuse de Marie Madeleine. On peut avoir un jugement très personnel sur une plastique. C’est la liberté du jugement. Mais là, il y a eu un acte violent...
Une violence que vous condamnez ? Ce n’est pas parce qu’il ne correspond pas aux canons personnels et esthétiques que l’on va détruire un objet ! Je condamne bien sûr la violence de cet acte !
Vous aviez béni la chapelle et la statue... Ce n’est pas l’église qui a choisi la représentation, mais le choix a été décidé par les collectivités publiques. J’ai participé à la bénédiction de ce lieu et de cette statue. Je peux très bien comprendre les raisons de ne pas se retrouver dans cette manière de poser Marie Madeleine, néanmoins on a accompli là une violence qui me semble tout à fait injuste et inappropriée. Alors qu’on pouvait s’exprimer par le dialogue, la concertation, l’irritation ou la critique...
La sculpture était-elle infamante ? Non. Je crois que l’artiste a voulu souligner, par ses cheveux qui couvrent sa nudité, que Marie Madeleine, meurtrie et blessée par le pêché et le mal, a été profondément rejointe dans son être par le Christ à travers sa guérison. Et donc cette statue veut remettre en valeur un corps qui a été sanctifié par le Christ.
Elle a pourtant été jugée irrespectueuse... C’est une représentation dans laquelle on peut ou ne pas se retrouver, selon sa sensibilité personnelle, mais la statue détruite n’a pas été conçue pour profaner l’image de Marie Madeleine et n’est pas infamante.
La sculpture s’inscrivait dans une lignée classique... Tout à fait. Il y a un cousinage avec beaucoup d’oeuvres. Ce n’est pas quelque chose qui rompt avec une tradition artistique et que l’on retrouve dans bien des oeuvres sculptées ou peintes de cette femme qui a été sauvée par le Christ.
Dans quelques semaines, remonteriez-vous bénir une nouvelle statue en marbre de Carrare ? Au niveau de l’église nous avons été sollicités au moment de la bénédiction, mais on ne nous a pas demandé notre avis par rapport à la commande d’une statue en marbre de Carrare. Si une bénédiction est organisée, on fonctionnera de la même manière.