Var-Matin (Grand Toulon)

Cagnes : un père incestueux écope de  ans de réclusion

Entre 2013 et fin 2016, ce père de famille a violé régulièrem­ent ses deux filles. Trois de leurs amies sont également victimes d’actes inimaginab­les

- CH. P.

Il n’a ni les traits d’un monstre, ni celui d’un prédateur mais le visage d’un homme ordinaire. David M. (1), 40 ans, sans profession après avoir travaillé dans le bâtiment, a foulé aux pieds le tabou de l’inceste. Ses filles avaient à peine 10 ans quand il a commencé à les violer avec une régularité métronomiq­ue. À une enfance saccagée a succédé une adolescenc­e dévastée. Sa femme partait travailler dès 5 heures du matin. Il pouvait en toute tranquilli­té se livrer à ses bas instincts. Les agressions physiques s’accompagna­ient de chantages et de menaces. Les crimes, innombrabl­es ont débuté en 2013 à Sarcelles, sa ville natale. Ils se sont poursuivis à Cagnes-surMer où la famille s’est installée il y a six ans. Trois amies des deux soeurs ont été victimes des agissement­s de cet homme. La plainte de l’une d’elles, fin 2016, a permis, au fil de l’enquête de la brigade des mineurs de Grasse, la révélation de crimes inimaginab­les. L’incarcérat­ion du suspect en 2017 a mis fin au cauchemar de deux soeurs, objets sexuels d’un père particuliè­rement manipulate­ur. Elles n’osaient pas dévoiler le secret de ces agressions incestueus­es de peur de faire voler leur famille en éclats. Connu de la justice pour des vols et des délits routiers, David M. n’avait jamais été condamné pour des faits à caractère sexuel, au contraire de son père.

Retrait de l’autorité parentale

Après cinq jours de débats à huis clos, décrits par les avocats des parties civiles de « sordides », « insoutenab­les », la cour d’assises a condamné David M. à dix-neuf ans de réclusion criminelle. La peine est assortie d’un suivi socio-judiciaire de dix ans. Si, à sa sortie de prison, le condamné ne respecte pas ses obligation­s, notamment de soins, il risque cinq ans de prison supplément­aires. Son autorité parentale lui a été retirée, a précisé le président Patrick

Veron. Vendredi matin, l’avocat général Fabien Cézanne avait requis la peine maximale encourue, soit vingt ans de réclusion. Le magistrat avait suggéré en plus dix ans de période de sûreté à l’encontre d’un homme décrit comme un tyran domestique, autoritair­e et violent. Comme l’avaient demandé l’accusation et les avocats des cinq victimes parties civiles (Me Marafico, Me Gily, Me Reboul, Me Ciais et Me Martinez), David M. a été reconnu coupable de l’ensemble des viols et agressions sexuelles dont il était accusé. À l’énoncé du verdict, David M., amaigri par trois ans de détention, n’a pas eu de réaction. Il a échangé quelques mots avec son avocat, Me Bruno Rebstock, avant de quitter la cour d’assises. Il a dix jours pour faire appel. Du côté des victimes, cinq jeunes femmes, soulagées par cette condamnati­on, cherchent désormais à se reconstrui­re. 1. L’anonymat de l’accusé est destiné à préserver celui de ses deux filles victimes.

 ?? (Photo d’illustrati­on Sébastien Botella) ?? Après cinq jours de débats à huis clos, la cour d’assises des Alpes-Maritimes a condamné David M. à dix-neuf ans de réclusion criminelle. Une peine assortie d’un suivi sociojudic­iaire de dix ans.
(Photo d’illustrati­on Sébastien Botella) Après cinq jours de débats à huis clos, la cour d’assises des Alpes-Maritimes a condamné David M. à dix-neuf ans de réclusion criminelle. Une peine assortie d’un suivi sociojudic­iaire de dix ans.

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