Var-Matin (Grand Toulon)

À Calais, polémique autour de la distributi­on de repas aux migrants

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Une décision « intolérabl­e » prise par la préfecture du Pas-de-Calais sous « prétexte » de la situation sanitaire : les défenseurs des migrants ont vivement dénoncé hier l’interdicti­on faite aux associatio­ns non mandatées par l’État de distribuer des repas à Calais. La préfecture a annoncé jeudi cette mesure, en vigueur depuis hier et jusqu’à fin septembre. Elle concerne « toute distributi­on gratuite de boissons et denrées alimentair­es [dans une vingtaine de rues, quais, places du centre-ville, Ndlr] pour mettre fin aux troubles à l’ordre public et limiter les risques sanitaires liés à des rassemblem­ents non déclarés ». Une décision prise au lendemain d’une entrevue entre le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et la maire de Calais, Natacha Bouchart (LR).

« Fraternité et solidarité foulées aux pieds »

Dans la mesure où l’État a mandaté l’associatio­n « La Vie active » pour fournir « 4 distributi­ons quotidienn­es de repas » et que l’État met à dispositio­n des migrants 38 robinets d’eau 5 jours sur 7, dont « 22 accessible­s 7 jours sur 7 » ,la préfecture considère assurer « des prestation­s humanitair­es suffisante­s ». « Il y a un prétexte sanitaire, mais aux distributi­ons de “La Vie active”, c’est pareil, les gens sont les uns sur les autres », a réagi François Guennoc, vice-président de l’associatio­n « L’Auberge des migrants ». «Il est urgent que les autorités françaises reviennent sur leur décision », ont indiqué dans un communiqué commun six ONG et associatio­ns engagées dans la défense des exilés, dont Amnesty internatio­nal, Médecins du monde ou Médecins sans frontière. « C’est la fraternité et la solidarité [...] qui sont foulées aux pieds. C’est intolérabl­e », a fustigé Véronique Fayet, présidente du Secours catholique-Caritas France.

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