La tournée du bonheur de Monsieur Pigeon
L’album Le Marchand de bonheur concourt au Prix des lecteurs du Var 2020, dans la catégorie jeunesse. Une histoire fantastique sur les traces d’un colporteur au service de sa forêt
Monsieur Pigeon est un commerçant, mais pas comme les autres. Déjà, il livre directement chez les gens leurs commandes, comme les colporteurs ou les livreurs de lait en leur temps. À l’aide d’un sac à dos à hélice, il vole jusque chez les clients, eux aussi des volatiles. Il y a Madame Caille, en prévision d’un dîner avec des amis, Madame Rouge-Gorge, bien contente de se faire livrer à domicile, elle qui est allongée dans son lit, ou encore Monsieur Faisan, client sceptique, qui préfère commander sur Internet. Seul Monsieur Souris habite en bas de l’arbre. Mais Monsieur Pigeon ne vend pas des aspirateurs dernier cri, ni des linges de maison, encore moins des babioles à la mode.
Une denrée rare, des clients ‘‘ sceptiques
Cet élégant volatile, toujours la main sur le chapeau pour saluer le chaland et courtois avec les dames, vend du bonheur. Et pour cette marchandise bien spéciale, il y a tous les types de clients, même ceux qui veulent absolument négocier des réductions. Monsieur Pigeon refuse, campe sur ses positions : « Le bonheur, ça ne se solde pas ! » Une vie de village reconstituée des maisons aux trottoirs, dans les branchages d’une forêt imaginaire que les deux auteurs, Davide Cali et Marco Somà, habillent de nuances de vert et de marron, les couleurs de l’automne.
Dessin vintage à propos d’un métier disparu
C’est au second, né en Italie, qu’on doit ces dessins précis, figés comme des tapisseries, aux coloris résolument vintage. Après des études d’art à Macerata, toujours en Italie, il a développé une patte bien reconnaissable, un monde fantastique reconnaissable par son constant fond beige un peu passé. Le scénario est, lui, signé par Davide Cali, un auteur prolifique qui en est déjà à une cinquantaine d’ouvrages publiés aux Éditions Sarbacanne. Des albums jeunesse, mais aussi des BD et des romans. Habitué du dialogue avec le jeune public, il signe, avec Le Marchand de bonheur, une nouvelle épopée légère et pleine d’humour en mémoire d’un métier – celui de colporteur – qui n’existe plus comme l’ont connu les anciens.
Ah ça non ! Le bonheur, ça ne se solde pas !”