SACRILÈGE À RIBOUX
Les vandales avaient la clé et revendiquent L’évêque Mgr Rey et Rudy Ricciotti condamnent
Le ou les coupables avai(en)t la clé ! De bonnes jambes aussi. Durant la deuxième quinzaine du mois d’août, ils ont subrepticement ouvert, sans effraction, la grille d’entrée, fermée par une serrure, de la petite chapelle du Saint Pilon, haut lieu de dévotion chrétienne, plantée sur la barre du massif de la Sainte Baume, à une heure de marche de Riboux. Et ont volontairement brisé la statue en plâtre de L’élévation de Marie Madeleine par les anges, disposée face à l’entrée, au-dessus d’un petit autel à la base de marbre. « Un randonneur s’est rendu compte de la dégradation, a alerté le parc naturel régional de la Sainte-Baume et la communauté des frères dominicains de la communauté de Sainte Marie Madeleine, qui m’ont prévenue, s’émeut, toujours révoltée, Suzanne Arnaud, la maire de Riboux, l’une des plus petites communes du Var, propriétaire de la chapelle. Elle a immédiatement porté plainte à la gendarmerie. « Je pensais qu’on était à l’abri de ce genre d’acte, mais les gens qui ont envie de faire du mal en trouvent toujours l’occasion ».
L’enquête se déplace
Les enquêteurs de la compagnie de gendarmerie de La Valette, d’où rien ne filtre, qui se sont rendus sur place pour mener les investigations et réaliser les prélèvements d’usage, ne manquent pas de pistes à explorer. Car, en plus de posséder la clé, les coupables savent écrire aussi... Jugeant la sculpture indécente, ils ont crânement signé leur forfait en laissant une note manuscrite, sur laquelle, dans un message tracé avec application en lettres bâtons, ils demandent « si on n’avait pas honte de mettre une statue nue dans la chapelle ! ». Suzanne Arnaud en perd ses mots, condamnant « l’imbécillité et l’inculture » des signataires. Une maire d’ailleurs bien déterminée à réparer l’acte blasphématoire. « Les coupables doivent le savoir : une nouvelle statue remplacera la précédente. Nous sommes tous d’accord là-dessus. J’en ai parlé hier avec les frères dominicains qui sont aussi désolés que nous et ne comprennent pas », insiste l’élue. Une communauté dominicaine, garante depuis le couvent de Saint-Maximin (de l’autre côté du massif, à 45 minutes de randonnée de la chapelle) du rayonnement spirituel du site et qui, par la voix de son prieur, le frère Patrick-Marie Bozo, a été la première à fermement condamner l’acte. Dans l’entourage de cette communauté, il se murmure aussi que la statue de plâtre n’emportait pas l’adhésion de tous les frères… « Notamment de l’un d’entre eux en particulier qui a quitté les lieux depuis », confie une source proche du dossier, sous le sceau de l’anonymat. « Nous allons essayer de refaire les choses avec beaucoup de sérénité, rassemble la maire de Riboux. Pour nous faire pardonner de sainte Marie Madeleine. »