Le RCT déjà sous pression face au LOU
Surpris d’entrée à La Rochelle, les Rouge et Noir doivent impérativement réagir ce soir pour se rassurer face à leurs frères ennemis du Lou à six jours seulement de la réception des Scarlets
Comme tous les Rouge et Noir qui ont failli en ouverture, Raphaël Lakafia a été meurtri par l’échec cuisant du RCT à La Rochelle «oùonapassé notre temps à regarder les autres jouer », tempêtait encore le capitaine cette semaine en conférence de presse. Forcément, Raph se sent un peu responsable et ne veut surtout pas en rester là. Alors peu lui chaut, qu’il s’agisse ce soir de battre Toulyon ou Tartempion : « Je me fiche de savoir qui il y a en face. On a besoin de jouer et d’imposer notre jeu et c’est tout ! Qu’ils viennent avec des intentions ou sans intention… Ce qui m’importe, c’est la performance de notre groupe. » Voilà donc le décor planté avant ce nouveau choc en rouge et noir qui doit, cette fois, vraiment lancer la saison toulonnaise.
Se racheter et se rassurer
Et Patrice Collazo est dans les mêmes dispositions... Pressé de passer le plus vite possible à autre chose et d’effacer ces mauvaises impressions initiales pour se projeter à nouveau vers le haut. Car le manager général du RCT n’est pas « masochiste ». S’il a bien voulu prendre cette gifle rochelaise pour lui dès le coup de sifflet final, ce n’est que pour mieux et plus attendre de ses hommes dont la fierté a été écornée par ce faux départ. Des mois de boulot en amont pour ce résultat ? Tout ça pour ça ?
Personne n’a encore vraiment compris ce qu’il s’est passé au stade Marcel-Deflandre lors de cette reprise en mode Covid-19. Ni à l’intérieur du club, encore moins du côté des supporters. Mais la vexation générale est là et exige une réponse cinglante ! Un bon gros match permettra de se racheter et de se rassurer vraiment à six jours seulement de la réception des Scarlets en quart de finale du Challenge européen, cette fois, dans un match éliminatoire. C’est là que le rendez-vous du soir tombe à pic. Raphaël Lakafia a beau rappeler que tous les matches ont valeur de test, celui contre le Lou de Pierre Mignoni encore bien fourni en anciens amis, à forcément un caractère particulier. « Il fait partie des matches qu’on attend », concède d’ailleurs Daniel Ikpefan. Les coaches ? Ils s’apprécient et se respectent trop depuis 30 ans pour risquer d’aller sur ce terrain glissant. Pourquoi rajouter des braises sur cette opposition qui n’en finit pas de brûler le coeur des Toulonnais depuis le barrage perdu par le RCT contre toute attente à Mayol en mai 2018... Surtout quand la pression est déjà montée de plusieurs crans sur les deux formations. Également battu 23-27 par le Racing au Matmut stadium, le Lou qui a été très impacté par la
Covid « doit réagir collectivement », dixit Pierre Mignoni qui espère au minimum «un grand match » de ses hommes. Quant au RCT, il doit juste s’imposer, presque à tout prix, pour ne pas déjà intégrer le wagon de queue du Top 14 et se foutre le bourdon... C’est une promesse faite par Romain Taofifenua et parfaitement assumée par Ikpefan qui lui, sera sur la pelouse : « Le groupe a envie de se rattraper, et de montrer que Toulon est prêt en ce début de saison. On a envie de tout lâcher ce week-end. Il y a eu un faux départ, il n’y en aura pas deux ! On doit se jurer de relever la tête. »
Une équipe solide et expérimentée
Déjà privé de nombreux joueurs, pour la plupart blessés, Pierre Mignoni aligne une équipe forcément remaniée. Mais le Lou, qui aspire à fonctionner comme une meute, dispose encore de quelques solides arguments pour contester les Toulonnais. On pense là notamment aux anciens du RCT (ils seront six), toujours transcendés par l’atmosphère électrique de Mayol. Et bien sûr plus particulièrement à Mathieu Bastareaud et Josua Tuisova, tous deux en forme et auteur d’un essai chacun la semaine dernière... Patrice Collazo devra lui aussi faire sans quelques joueurs majeurs (Etzebeth, Carbonel, Belleau, R. Taofifenua, Toeava) mais il présente au coup d’envoi une équipe « solide » et expérimentée dans toutes ses lignes. Cette fois Gros, Ollivon et Gigashvili débutent et le coach a sérieusement musclé son triangle arrière avec les retours de Dakuwaqa et Heem aux ailes... Pour un retour gagnant à Mayol ? Malgré tout notre respect pour les Toulyonnais, et même la crainte qu’ils peuvent susciter, on n’ose imaginer qu’il en soit autrement.