Var-Matin (Grand Toulon)

Faible mobilisati­on pour la rentrée des « gilets jaunes »

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Pour leur manifestat­ion de rentrée après une longue pause, les « gilets jaunes » n’ont pas réussi à mobiliser hier : environ 6 000 personnes ont manifesté dans toute la France, dont 2 500 à Paris, a déclaré en soirée le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Des rassemblem­ents regroupant au maximum quelques centaines de « gilets jaunes » ont eu lieu à Nice, Toulon, Lyon, Marseille, Bordeaux, Toulouse… Dans la capitale, des affronteme­nts ont éclaté tout au long de l’après-midi entre manifestan­ts et forces de l’ordre près de la place Wagram, lieu du rassemblem­ent. Des poubelles ont été incendiées, le mobilier urbain renversé et une voiture brûlée. De leur côté, les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogèn­es pour disperser les manifestan­ts sortis du parcours autorisé par la préfecture. À 20 heures, 287 personnes avaient été interpellé­es (dont 275 à Paris) et selon le parquet de Paris, 147 personnes étaient en garde à vue.

Jean-Marie Bigard chahuté

« Le mouvement est mort, je le dis clairement, mais on est là car rien à perdre. C’est un peu un baroud d’honneur » ,a confié Michael, « gilet jaune » parisien de 43 ans. Dans les rangs clairsemés, reviennent dans les conversati­ons la déception de la faible participat­ion du jour, et l’évocation nostalgiqu­e des souvenirs des grandes manifestat­ions passées. « Pouvoir remplir son frigo dignement », « Demain le ciel sera jaune », clament les pancartes du second cortège. Partis dans le calme depuis la place de la Bourse, les manifestan­ts – quelques centaines – devaient rallier la porte de Champerret. « Ça fait du bien d’être ensemble même si ça manque de monde, on se demande pourquoi les gens ne sont pas sensibilis­és », regrette Michael, agent de la fonction publique, 50 ans, qui préfère garder l’anonymat. Il évoque pêle-mêle parmi ses motivation­s : « la casse sociale et économique », « nos libertés fondamenta­les de plus en plus atteintes », avant d’ajouter : « Et on nous masque toute cette offensive contre nos droits avec un pseudo-feuilleton du Covid. » C’est ce cortège que Jean-Marie Bigard a tenté de rallier autour de 10 heures, avant de devoir fuir sous les huées des manifestan­ts. Soutien médiatique des « gilets jaunes », il s’est désolidari­sé cette semaine d’une des figures du mouvement, Jérôme Rodrigues, qui avait assimilé les policiers à « une bande de nazis ». « Pendant un moment, les gens ont cru que je les lâchais, ce qui est faux, c’est tout », a-t-il expliqué.

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(Photo AFP) « Le mouvement est mort, c’est un peu un baroud d’honneur », estimait un participan­t à Paris (ci-dessus le rassemblem­ent à Bordeaux).

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