Une technique mini-invasive
Désormais, le traitement des varices par laser est intégralement pris en charge par l’Assurance-maladie. Une bonne nouvelle pour les patients souffrant de ces inconvénients liés à l’insuffisance veineuse et qui voulait bénéficier de cette technique. Il restait en effet un reste à charge, plus ou moins important selon le praticien. « La technique du laser nouvelle génération est utilisée depuis quelques années, commentent les Drs Marc Bodino, chirurgien vasculaire cannois, et Olivier Creusot, médecin vasculaire grassois. Et la HAS – Haute Autorité de Santé – avait émis une recommandation en 2016 indiquant que le traitement de choix devait être le laser. » Les professionnels de santé attendaient donc que l’Assurance-maladie s’adapte. C’est donc chose faite depuis quelques mois. « 90 à 95 % des veines saphènes (les grosses veines superficielles au niveau des jambes et des cuisses, Ndlr) et des veines secondaires directement en rapport peuvent maintenant être traités par laser sur la base de la tarification adoptée », précisent les soignants.
Très bons résultats
Le remboursement de ce type d’intervention est logique et économique. Car si l’on observe les temps de récupération, ils sont bien plus rapides qu’auparavant. « Après un stripping (l’opération consistant à arracher la veine, Ndlr), il fallait compter une dizaine de jours d’arrêt de travail alors qu’un ou deux vont suffire après une intervention au laser. » Par ailleurs, les deux spécialistes précisent que « le taux de récidive est identique – soit environ 4 % – dans les deux cas. » Enfin, la douleur était évaluée à 7/10 par les patients qui avaient bénéficié d’un stripping alors qu’ils ne l’estiment qu’à 3/10 lorsqu’ils ont été traités par laser.
Le laser a l’avantage d’être une technique mini-invasive. Le chirurgien pratique une petite ponction juste au-dessus de la cheville par laquelle il introduit une fibre optique reliée à une source laser externe. Il suffit alors de remonter dans la veine en se guidant avec l’échographie. Une fois arrivé à la terminaison de la veine à traiter (au niveau de l’aine ou du genou), il va déclencher le laser. En chauffant, la veine va se rétracter immédiatement. Le professionnel retire la fibre optique et procède ainsi progressivement à l’ablation thermique endo-veineuse de proche en proche. « Pour protéger les tissus et organes situés autour de la veine, on injecte préalablement autour d’elle du sérum avec un anesthésique local. Elle se retrouve en quelque sorte noyée dans un manchon de liquide qui protège l’environnement immédiat », indique le Dr Creusot. Lorsque la veine a été traitée par laser, elle va fabriquer de la fibrine qui aura pour effet de faire une auto-soudure. Juste après l’opération, on peut sentir à travers la peau comme une corde à piano qui va progressivement s’assouplir. La seule contrainte est le port d’une compression veineuse, chaussette ou bas, pendant semaines.