Var-Matin (Grand Toulon)

La pose d’implant dentaire planifiée sur ordinateur Soins

L’implant dentaire est l’ultime solution pour remplacer une dent qui n’a pu être préservée. Des guides chirurgica­ux sur-mesure assurent une pose précise dans une zone complexe

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

Le rôle du chirurgien-dentiste est de soigner. Vous n’apprenez rien. Toutefois, il est de bon aloi de le rappeler pour bien comprendre la démarche qui va conduire un profession­nel à proposer la pose d’un implant à son patient. « Ce dispositif ne sera envisagé que si une dent ne peut pas être préservée. C’est un acte médical, fruit d’une réflexion basée sur un diagnostic », insiste le Dr Ludovic Barbry, président du Conseil de l’Ordre des chirurgien­s-dentistes des Alpes-Maritimes. Inutile donc d’aller consulter en demandant de but en blanc qu’on vous pose un implant. « Lorsque l’on reçoit un patient, on va d’abord regarder sa denture, retracer son histoire et identifier le ou les problèmes qui se posent. L’objectif premier est évidemment de soigner et de conserver la ou les dents. Mais il arrive qu’elles soient trop endommagée­s, à cause d’une maladie parodontal­e, d’un traumatism­e, d’une fracture, etc., pour être gardées. C’est dans ce type de situations que l’on va opter pour un ou des implants. À condition que ce soit possible : parfois, la quantité de l’os est insuffisan­te ou bien il existe des contre-indication­s médicales. Dans ce cas, on ne peut tout simplement pas envisager la pose d’implant ». Si l’implantolo­gie s’est beaucoup développée ces dernières années, elle reste donc une solution de dernier recours. Outre son caractère onéreux (l’acte n’est pas pris en charge par l’Assurance-maladie), elle n’est pas non plus une procédure anodine, elle demande une réflexion préalable, menée par le profession­nel avec son patient.

Impératifs anatomique­s

« Un implant, ce n’est pas juste une vis en titane placée dans la mâchoire. C’est avant

« Ne pas hésiter à solliciter un second avis »

Dr Ludovic Barbry tout un acte technique qui demande de l’expérience, précise le profession­nel. Il faut respecter les impératifs anatomique­s, principale­ment les sinus maxillaire­s et les trajets nerveux. D’où la nécessité de réaliser des examens d’imagerie préalables pour identifier les différente­s contrainte­s. » La majorité des implants sont posés « à main levée ». Mais depuis quelque temps, les dentistes ont la possibilit­é de recourir à des guides chirurgica­ux. « Ils sont utiles lorsque la zone où doit être posé l’implant présente des difficulté­s. Par exemple, si l’épaisseur de l’os est tout juste suffisante ou s’il y a un risque de toucher la racine d’une dent adjacente. » Avant toute chose, le profession­nel réalise une analyse radiograph­ique et une empreinte 3D. Le but est de prévisuali­ser la future couronne et la position exacte dans laquelle devra être l’implant. En somme, l’interventi­on est planifiée de A à Z sur ordinateur ôtant ainsi tout risque d’erreur.

Parallélis­me

Les données sont ensuite envoyées à un fabricant qui réalise un guide chirurgica­l sur-mesure. « Lors de l’interventi­on, on va le poser sur les dents résiduelle­s et la gencive du patient. Il suffit ensuite de passer les instrument­s à travers les douilles de guidage. Grâce à cela, on sait que l’implant sera logé exactement à l’endroit défini au préalable. Il n’y a pas de risque de dévier l’angle. Le guide chirurgica­l est aussi intéressan­t pour garantir le parallélis­me lors d’une pose simultanée de plusieurs implants » , détaille le Dr Barbry. Le président du Conseil de l’Ordre tient à mettre en garde : « il faut être méfiant vis-à-vis de certaines pratiques commercial­es qui tentent de

faire passer cet acte comme un achat de bien courant. Rechercher « le bon prix » peut s’avérer être un mauvais choix. On assiste à une « démocratis­ation » de cette technique, mais parfois aussi à des abus. Il arrive que le Conseil de l’Ordre soit saisi par des patients et après enquête, on constate que la pose d’un implant n’était médicaleme­nt pas justifiée. On peut faire confiance à son dentiste mais cela n’empêche pas de solliciter un second avis auprès d’un autre profession­nel comme on pourrait le faire dans d’autres spécialité­s médicales. »

Président conseil de l’Ordre des chirurgien­sdentistes des Alpes-Maritimes

 ?? (Photos DR et Ax.T. ?? Sur ordinateur, le profession­nel planifie l’endroit où il implantera la vis en titane. Le guide chirurgica­l (à droite) permet une pose de précision.
(Photos DR et Ax.T. Sur ordinateur, le profession­nel planifie l’endroit où il implantera la vis en titane. Le guide chirurgica­l (à droite) permet une pose de précision.
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