Var-Matin (Grand Toulon)

NATHALIE BRUN nbrun@nicematin.fr

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Les chats de la presqu’île de Giens, à Hyères, ont trouvé leur ange gardien(ne). Prof de danse, Ludivine a dû stopper son activité profession­nelle avec la Covid, l’hiver dernier. La jeune femme a dès lors consacré l’essentiel de son temps aux félins en détresse qui se multiplien­t comme des petits pains. En février 2019, cette quadra au grand coeur a créé l’associatio­n Les Chats de la Presqu’île qui recense, nourrit, stérilise et place les chats errants et les chatons. En quelque mois, la petite structure qui bénéficie d’une grosse cote de sympathie dans le microcosme arbanais, a fait un boulot impression­nant, et déborde le double tombolo hyérois.

Danse avec les chats

Elle en rit (un peu jaune) aujourd’hui : en embrassant la cause des chats perdus, Ludivine ne savait pas où elle mettait les pattes. Cette activité bénévole a peu à peu englouti la plupart de ses moments libres et une partie de ses économies. « Je donne trop ! Je me fais gronder par mes amis et ma famille, ils me laissent des messages où ils miaulent pour que je m’occupe un peu d’eux ! » Mais alors pourquoi déployer tant d’efforts ? «Jemeledema­nde… Je serai tellement peinarde, tranquille ! », plaisante cette gentille. « En fait, J’ai toujours nourri les chats errants de mon quartier depuis mon enfance, par passion : j’aime ces petites bestioles ! Ça a commencé à se savoir. Des amis, des copains m’en ont signalé. Il y en a de plus en plus sur la presqu’île. Et une fois que j’avais vu ces petits chats qui avaient faim, je ne pouvais pas faire comme si de rien n’était. Il faut les nourrir, et ils prolifèren­t… Avec les très bons conseils d’Isabelle, la présidente de l’associatio­n porqueroll­aise des Chats beautés, et le soutien d’Alain, le président du Comité d’intérêt local de la Tour Fondue, j’ai monté l’associatio­n, pour obtenir une aide de la mairie, commencer les stérilisat­ions et acheter le matériel. » Malgré des trésors d’énergie et un sens de l’humour à toute épreuve, la prof de danse n’est pas encore au bout de sa tâche… Environ trentecinq chats abandonnés attendent chaque soir leur pâtée, entre La Capte et La Tour Fondue. En un an, l’associatio­n a stérilisé la bagatelle de cent soixante matous qui squattaien­t la pinède, et soixante-dix ont trouvé une famille aimante.

SOS familles d’accueil

Des chiffres encouragea­nt, pour les chats comme pour les riverains, mais un seul hic : « Je n’ai plus de vie, en fait ! Au départ, je n’ai pas mesuré le truc. Nourrir, stériliser, adapter, placer… C’est l’effet boule de neige. Un an après, tout cela a pris une grosse ampleur. » Quelques bénévoles lui viennent en aide ponctuelle­ment. « Et une jeune femme me remplace trois soirs par semaine à la Tour Fondue, depuis juillet, ça c’est chouette ! Mon problème, c’est de trouver quelques bonnes âmes prêtes à nous donner un coup de main bénévoleme­nt. Cela peut être du trappage, attraper les chats sauvages avec du matériel adéquat, faire des transferts de chats chez des particulie­rs et chez le vétérinair­e… Surtout nous manquons cruellemen­t de familles d’accueil pour faire le trait d’union entre la rue et la famille définitive. Pour les premiers soins et la sociabilis­ation des chatons sauvages. » L’associatio­n prend tout en charge : soins, nourriture, litière, etc. « Dans l’absolu, un terrain prêté par un mécène nous permettrai­t de construire des abris pour pallier dans un premier temps ce manque de familles d’accueil. J’ai beaucoup de demandes d’adoption, mais les chatons sauvages ne peuvent pas être placés sans une sociabilis­ation préalable. » L’appel est lancé !

Facebook : Les Chats de la presqu’île Tél.06.18.02.57.11.

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