L’OM s’impose à Paris et met fin à ans de disette
Unique buteur d’un Clasico électrique, hier soir au Parc des Princes, Florian Thauvin a offert aux siens une victoire que Marseille attendait depuis dix ans
La fin d’une longue attente pour Marseille, le début du casse-tête pour le Paris SG : l’OM, victorieux hier (1-0), a remporté pour la première fois en neuf ans le « Clasico » de la Ligue 1 chez son rival, mal en point malgré Neymar. Il a manqué à ce sommet l’ambiance chaude du Parc des princes, Kylian Mbappé, du temps de préparation pour le PSG, un peu d’animation et de rythme sur le terrain, mais il gardera une place spéciale dans les mémoires marseillaises. Incapable de s’imposer lors de ses 20 dernières confrontations, l’OM a mis fin à une longue série de frustrations et de défaites, qui avait commencé à atténuer le piment de ces rencontres, tant l’écart paraissait trop grand entre les deux clubs. Et pourtant, grâce à un but de Florian Thauvin (31e) et plusieurs arrêts décisifs de Steve Mandanda, l’équipe entraînée par André VillasBoas a brisé la malédiction, profitant aussi d’un timing adéquat pour jouer le PSG, pas encore prêt pour ce genre de rendez-vous. Malgré les retours comme titulaires de Neymar et Angel di Maria, testés positifs au Covid-19 début septembre, la formation de la capitale est encore loin de son meilleur niveau, la faute à une préparation tronquée par son parcours en Ligue des champions et la pandémie de coronavirus. Sans ses buteurs Mbappé et Icardi, ni son capitaine Marquinhos, elle a enchaîné un deuxième match consécutif sans marquer, et surtout un deuxième revers consécutif après Lens (1-0) jeudi -- son pire départ en Championnat sous l’ère qatarienne, débutée en 2011. Il lui faudra attendre Metz mercredi pour enfin lancer sa saison, dans un duel très inattendu d’équipes sans le moindre point. Décidément, ce début d’exercice 2020-21 est déroutant à tous les niveaux.
Mandanda décisif
La première période du « Clasico » l’a confirmé aussi : Marseille a marqué sur sa seule occasion, durant une période de nette domination parisienne. Thauvin a profité du marquage élastique de la défense pour transformer, seul au second poteau, le coup franc de Dimitri Payet. Cela faisait cinq ans que l’OM n’avait plus mené au Parc des princes. Cette année-là, l’avantage avait duré dix minutes, jusqu’à ce qu’un doublé de Zlatan Ibrahimovic le ramène sur terre. Cette fois, ce but a décomplexé les Marseillais, les confortant dans leur stratégie : défendre bas et attendre le contre ou un coup de pied arrêté, pour être décisif. Le revers de ce plan, c’est que la rencontre a été hachée par de nombreuses fautes, et quelques échauffourées entre joueurs. Une dernière mêlée dans le temps additionnel a été sanctionnée par cinq expulsions, trois côté PSG (Neymar, Paredes, Kurzawa) et deux pour l’OM (Benedetto, Amavi). L’avantage, c’est qu’il a privé de rythme les Parisiens, surtout en seconde période où leurs carences physiques du moment se sont fait ressentir. Si Dario Benedetto a marqué un deuxième but (62e) annulé pour un hors-jeu très limite, Mandanda a veillé dans les cages au respect des consignes de « AVB ». Le gardien, après deux semaines agitées par son départ précipité du rassemblement de l’équipe de France en raison d’un test positif au Covid-19 et de l’imbroglio qui a suivi avec son club, a montré qu’à 35 ans, il était toujours « Il Fenomeno », et une garantie de robustesse pour la Ligue des champions qui reviendra au Vélodrome en octobre.