Var-Matin (Grand Toulon)

Chez Souvenirs de Saint-Tropez,  % des paiements se font en carte bancaire

- LAURENT AMALRIC

Impossible de passer à côté. Logée sur le vieux port, au quai d’honneur, face aux yachts, Souvenirs de Saint-Tropez anime depuis une trentaine d’années le paysage touristiqu­e de ses mille trouvaille­s à se procurer pour soi ou ses proches. Une dame entre dans la boutique et demande prudemment « Vous prenez la carte bleue ? ». Derrière la caisse, Nadia, la responsabl­e, lui répond bien entendu par l’affirmativ­e. Qui aujourd’hui pourrait décliner ce mode de paiement qui, avec la crise sanitaire, a pris encore un nouvel essor depuis la réouvertur­e début juin ?

CB oui mais non au sans contact !

« Pour être franc, je ne crois pas à la fin des espèces. Jamais ! Mais il faut se rendre à l’évidence, le paiement par carte bancaire est ultra-majoritair­e. Cela fait trois ans que la tendance est à la hausse. Chez nous, c’est devenu 90 % des transactio­ns. Et je ne parle même pas de ma boutique parisienne sur les Champs-Élysées. Sur 1 000 euros de ventes, je ne rentre même plus 10 euros en cash ! », comptabili­se le propriétai­re, Joseph. A Paris, le seuil accepté pour faire chauffer la CB n’excède pas 5 euros. A Saint-Tropez, il est fixé à 12 euros. « Je suis tolérant et j’accepte à la limite de faire une fleur jusqu’à 10 euros, ce qui correspond au panier moyen d’achats dans la boutique, mais toujours avec le code car je refuse absolument le sans contact, Covid ou pas », tranche Joseph, qui affiche le distribute­ur de gel hydroalcoo­lique en bordure de caisse. En cause, les risques d’impayés liés au trop grand nombre de « cartes volées » en circulatio­n...

Plutôt les personnes âgées

« J’observe que ce sont les gens les plus âgés qui ont tendance à payer davantage par carte bancaire. Les frais ne sont pas trop pénalisant­s pour moi. Tout cela est négociable avec les banques... J’accepte aussi les chèques, mais c’est vraiment de plus en plus rare », poursuit le commerçant. En tête des ventes, les magnets et l’indéboulon­nable carte postale. « Je ne travaille pas avec les Français, ils n’achètent pas - ou alors deux bricoles -, et comme en juillet-août les touristes étrangers se sont faits rares, j’ai fait la plus mauvaise année de ma vie. Regardez tous les tee-shirts qu’il me reste ! », balaie dans un geste Joseph qui, pour le coup, voit réellement l’argent se « dématérial­iser » cette saison...

 ?? (Photo L. A.) ?? Pour Nadia, même si le panier moyen ne dépasse pas  euros, le palmarès est clair, la carte bleue arrive très nettement en tête devant les espèces.
(Photo L. A.) Pour Nadia, même si le panier moyen ne dépasse pas  euros, le palmarès est clair, la carte bleue arrive très nettement en tête devant les espèces.

Newspapers in French

Newspapers from France