Impôts : le paiement chez les buralistes agace les syndicats
Cela vous a peut-être échappé, mais la Direction générale des Finances publiques (DGFiP) a noué, en février dernier, un partenariat avec les buralistes. But de la manoeuvre : proposer une offre de paiement de proximité, afin que les contribuables, munis de leur facture ou de leur avis d’imposition sur lesquels figure un QR code, puissent régler leurs impôts, s’acquitter d’une amende ou d’une facture de service public, soit en espèces pour les sommes inférieures à 300 euros, soit par carte bancaire via un terminal de paiement de la Française des Jeux.
A.-M. - Var : fermetures de sites
Ce service, qui se généralise dans tous les départements depuis le 1er juillet, fait grincer des dents les syndicats pour qui « un bureau de tabac n’est pas un service public et le zéro cash dans les trésoreries est un abandon de mission. » Cela, c’est ce que dit Sophie Degeilh, secrétaire départementale FO 83, qui considère que « les gens ont besoin de contacts physiques et de relations humaines ! Et les agents de la DGFiP sont là pour ça : remplir leur mission de service public. » La syndicaliste – rejointe dans son raisonnement par son collègue des Alpes-Maritimes, Christophe Giordano – ne conteste pas que cette mesure puisse apporter un certain confort au contribuable, notamment en termes de plages horaires. En revanche, quid du conseil et des explications que recherchent inévitablement les usagers ? « Car entre la mise en place du prélèvement à la source et l’échelonnement du solde sur les 4 derniers mois de l’année, le lancement de la déclaration automatique et les oublis de déclarations qui en découlent (frais réels, réductions ou crédits d’impôts…), et malgré une campagne déclarative menée en distanciel (mails et téléphone) par tous les agents des finances publiques mobilisés au maximum pendant la crise sanitaire, beaucoup de contribuables vont avoir besoin de réponses » insiste Sophie Degeilh. Pour elle, en fait, cette opération a un lien avec les opérations de restructuration du réseau de la
DGFiP et l’émergence du Nouveau réseau de proximité (NRP). «Un dispositif qui vise à fermer de nombreux centres des Finances publiques [six fermetures de sites sont actées dans le Var d’ici à la fin de l’année, 10 dans les Alpes-Maritimes d’ici à 2022, Ndlr] sous couvert d’économies budgétaires et de maîtrise de la dépense publique, et de les remplacer par des “accueils de proximité” au sein d’espaces “France Service” multidisciplinaires, ou de permanences ponctuelles dans certaines mairies. »
La secrétaire départementale l’affirme : « On est en train de tuer ce qui faisait la force de la DGFiP : son réseau de postes et services de pleine compétence au plus près de la population et de nos partenaires, à rebours des leçons de la crise. »
1. En 2022 (2021 pour beaucoup), les trésoreries de Saint-Etienne de Tinée, Roquebillière, PugetThéniers, Levens, Contes, Breil-sur-Roya, Villefranche-sur-Mer, Vence, Le Cannet, Valbonne (ex-trésorerie de Bar-sur-Loup) fermeront leur porte selon le syndicat FO.