Taxis varois : une procédure inédite contre Uber en cours
Une action collective initiée par le groupement des Taxis varois regroupe 1 400 chauffeurs à travers la France. Une assignation sera signifiée fin octobre à Uber pour demander réparation
Les chauffeurs Uber, c’est comme les dents de requin, un de perdu et c’est un nouveau qui repousse à la place ! Le turnover est terrible... » Artisan taxi à Saint-Tropez, Alex se révèle désabusé face à un déferlement de chauffeurs qui, chaque été, viennent grappiller son gagnepain tout en ne se soumettant pas au cahier des charges d’une profession pourtant strictement réglementée...
Déjà interdits à Monaco
Le long de la station située sur le vieux port, les conversations s’animent immédiatement, hier matin, à l’évocation de la procédure intentée contre Uber et initiée par le groupement des Taxis varois basé à La Garde (lire ci-dessous) .« Nous sommes tous solidaires. Il faut être sur un pied d’égalité à l’échelle nationale et jusqu’à présent, on ne se bat pas avec les mêmes armes. Regardez à Monaco, Uber est interdit de territoire ! », observent Maxime, Nicolas et Alex. Sans en arriver jusque-là, arguant qu’« ily a de la place pour tout le monde », les Taxis varois plaident pour « un respect des règles du jeu ». « Une concurrence cadrée signifierait que la maraude électronique soit réservée aux taxis. Car de Saint-Cyr à Fréjus, nos artisans territorialisés sur le littoral sont sévèrement impactés. Tout particulièrement en saison, où ils voient débarquer des chauffeurs qui leur piquent la clientèle sous le nez au mépris des règles de la saine concurrence. C’est avant tout contre les plateformes que nous luttons, pas contre les VTC, car elles faussent le marché », résume Laurent Ledentec, directeur général du groupement, fort d’une flotte de 70 chauffeurs.
« Ma fille dans un Uber ? Jamais ! »
« Uber a construit son empire en se dédouanant des charges qui incombent aux transporteurs. Ils ont cassé les prix et terni l’image de notre profession en insinuant que nous étions trop chers, alors que nous appliquons des tarifs réglementés », plaide M. Ledentec. Sur le terrain, les critiques sont plus acerbes. « Il faut un contrôle systématique des véhicules et des chauffeurs car les dérives existent... Problèmes d’entretien, défaut d’assurance, probité morale du conducteur... On ne sait jamais sur qui on tombe... Moi jamais je ne laisserai ma fille monter dans un Uber ! », jure un chauffeur tropézien. De leur côté, les représentants de la firme américaine, objet de nombreuses autres procédures à travers le monde, écartent ces insinuations et nient se livrer à une quelconque « pratique constitutive de concurrence déloyale »... A suivre.