Var-Matin (Grand Toulon)

A La Crau, des doutes et des interrogat­ions

- Y.S

La décision est tombée vendredi soir de la préfecture suite au discours du Premier Ministre. Le port du masque, qui n’était prescrit jusqu’alors que lors des marchés, est désormais obligatoir­e à jusqu’au 1er octobre en plusieurs lieux de La Crau (Avenue Jean Toucas, la Rue Aspirant François Philippe, le Boulevard de la République et la Place Victor Hugo) comme dans 9 communes de la métropole. Aussi, samedi matin, seules des feuilles plastifiée­s à l’entrée des zones concernées indiquaien­t aux passants cette obligation qui doit être matérialis­ée aujourd’hui par des banderoles plus visibles. Dans l’ensemble, l’opinion a du mal à s’accorder avec cette ordonnance qui, de l’avis général, ajoute une page supplément­aire aux dissonance­s gouverneme­ntales. Dubitatifs, les badauds s’interrogen­t aux abords des Places Reynaud et Jaurès, séparées par la Rue Philippe, où avait lieu un concours de boules. Assis sur un banc, deux spectateur­s font le point : « Donc, si on écoute le préfet et qu’on se fie aux recommanda­tions, le gars qui joue aux boules n’est pas obligé de porter le masque. Si à la fin de la partie, il veut aller boire un coup au bar d’en face, il doit mettre le masque sur le trottoir et pour traverser la rue mais une fois assis en terrasse, plus besoin. Tu parles d’un bazar ! » Sur un parking, une mère de famille est sceptique : « Qu’on le porte dans les lieux clos et lors des marchés où en effet, l’on peut trouver beaucoup de monde sur un espace restreint, d’accord. Mais en temps normal, il n’y a pas non plus foule ». Sollicités, nombre de promeneurs évoquent ce qui leur semble une incongruit­é se résumant à une formule : « Si l’on craint tant la contaminat­ion, pourquoi limiter le masque à quelques artères ? » Plus acerbe, un couple de septuagéna­ires fait part de son exaspérati­on : « Ce n’est plus un masque, c’est une muselière ! En gros, on sort de chez nous, on est à l’abri ; on fait cent mètres, on est en danger. C’est bien digne de la cacophonie à laquelle on assiste depuis six mois. Quand il n’y avait pas de masques, ils étaient inutiles ; maintenant il y en a, ils sont vitaux ! » Sur les réseaux sociaux et dans la rue, le port du masque divise. S’il a aussi ses partisans qui fustigent une attitude de leurs concitoyen­s jugée trop légère en matière de protection ces derniers temps, notamment devant les écoles, d’autres cherchent, souvent en vain de leur aveu, une logique dans la série des décisions prises à Paris et en préfecture.

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(Photo Y. S.) Des banderoles seront installées en début de semaine pour délimiter les zones où le port du masque a été rendu obligatoir­e par arrêté préfectora­l.

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