Var-Matin (Grand Toulon)

La Mission locale Corail en première ligne

Après un ralentisse­ment forcé de l’activité durant le confinemen­t, la structure qui rayonne sur sept communes du territoire entend bien retrouver sa place auprès des jeunes

- C. L.

Les membres de la Mission locale Corail étaient réunis dernièreme­nt en assemblée générale à La Londe. Un rendezvous durant lequel avait été programmée l’élection des membres du conseil d’administra­tion et du président suite à l’installati­on des nouvelles majorités post élections les municipale­s. Après une période de confinemen­t durant laquelle ils ont dû adapter leur fonctionne­ment à la situation exceptionn­elle, c’est très déterminés que le directeur de la structure, Frédéric Miniscalco et le président Gérard Aubert abordent cette fin d’année 2020 et se projettent sur 2021. Entretien.

Vous venez de tirer le bilan de l’année  à l’occasion de votre assemblée générale. Qu’en est-il ? Frédéric Miniscalco : «  a été une très bonne année pour nous en termes de résultats. On a accueilli  jeunes en premier accueil, non connus de la structure, et accompagné  jeunes soit une hausse de  %.  jeunes ont trouvé une formation,  ont trouvé une offre d'emploi. Quasiment un jeune sur deux a une solution quand il franchit la porte de la Mission locale. C’est un résultat positif, l’objectif est atteint.

Rappelez-nous la mission première de la structure… L’insertion sociale et profession­nelle des jeunes de  à  ans. Nous avons une pluralité d'actions : l’accompagne­ment à l'emploi, la formation, le logement, la santé, les démarches sociales… Un accompagne­ment global des jeunes avec des conseiller­s pluridisci­plinaires.  % de notre public est au niveau bac ou bac +. Nous n’accueillon­s pas que des jeunes en difficulté­s contrairem­ent à ce que les gens pensent. Certains jeunes hésitent à franchir la porte mais nous avons des dispositif­s pour tous les jeunes, ils trouvent tous des solutions. On dit aux parents, faites les venir, nous, on a des moyens de trouver des solutions… Gérard Aubert : Tout est gratuit, il n’y a pas d'adhésion. On aide les jeunes le plus possible pour se loger, se soigner… On n'est pas des parents mais on peut les suppléer. J’ai beaucoup d'estime pour la Mission locale, ce sont des gens qui en valent la peine.

 a donc été une très bonne année, on imagine  plus compliquée. Pendant le confinemen­t nous avons beaucoup plus sollicité les jeunes par visio, nous n’avons pas coupé le lien, ça a été très apprécié. Mais faire de la visio c'est antinomiqu­e avec notre travail… Le deconfinem­ent a été très compliqué, avec énormément de protocoles à mettre en place mais là on est reparti sur les mêmes bases que l'an dernier.

Les répercussi­ons économique­s de la crise sont à venir semble-t-il. On a des outils pour absorber la vague attendue. Le contexte économique fait que si crise économique il y a, il y aura un impact sur les jeunes. Nous ne sommes pas encore dans cette phase, ça va arriver dans les prochains mois ou début . On va essayer de finir l'année  avec les nouvelles mesures. On n'aura pas les résultats de  en termes de placements, de solution d'emploi, d'accompagne­ment avec une perte de / mois. Mais je ne suis pas trop inquiet pour . Ça va repartir tôt ou tard.

Sur quels dispositif­s allezvous vous appuyer ? Nous avons un gros challenge sur l'obligation de formation des / ans. Aujourd’hui, la formation est obligatoir­e jusqu’à  ans. On est au

coeur du dispositif. L’objectif est de permettre à tout jeune décrocheur d’avoir une solution. L’alternance et apprentiss­age seront les priorités.

Les entreprise­s sont-elles prêtes à jouer le jeu de l’alternance ou de l’apprentiss­age ? Beaucoup d'artisans et PME nous solliciten­t, pour des profils au-delà du bac. Dès qu'il y a des aides l'entreprise est prête à jouer le jeu. C’est la voie d'excellence pour trouver un emploi.

Dans quel secteur ? On manque de maind’oeuvre dans différente­s profession­s. Le bâtiment, l’hôtellerie-restaurati­on, le secteur du tourisme au sens large, la grande distributi­on. Si on veut se donner les moyens il y a du boulot quelle que soit la qualificat­ion.

La garantie jeune est aussi

un dispositif qui marche ? Il s’agit d’un accompagne­ment sur  mois. Avec une phase collective sur un mois puis un accompagne­ment individuel avec possibilit­é de toucher le RSA pendant  mois. Nous avons  % de sortie avec un emploi durable, contre  % au niveau national. Il y a un effet groupe et de l’immersion avec beaucoup de stages en entreprise. Nous avons   entreprise­s partenaire­s sur le territoire. C'est ce qui fait notre force. D’ailleurs nous sommes en recherche de parrains et marraines bénévoles pour venir à la Mission Locale, aider et accompagne­r les jeunes. Ça crée du lien social, le parrain apporte son expérience, son vécu, son carnet d'adresses. Si des gens veulent s'investir, on est preneur…

Nous avons des dispositif­s pour tous les jeunes” Frédéric Miniscalco, directeur

Si on veut se donner les moyens il y a du boulot”

Le prochain challenge ? On espère pouvoir entrer dans les lycées, expliquer notre mission. Si on peut anticiper le décrochage on a tout gagné. Sur la plateforme de décrochage malheureus­ement on a des gens qui ont déjà décroché…

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