Var-Matin (Grand Toulon)

Dénichez l’oiseau rare àcôtéde chez vous

Représenta­nt les Alpes-Maritimes dans le réseau @Birds_France, l’Antibois Thomas Bareyre offre son savoir et sa passion aux Internaute­s. Le but ? Informer et sensibilis­er sur l’ornitholog­ie

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Si une hirondelle ne fait pas le printemps, son passage ne laisse personne indifféren­t. Mais comment s’y connaître en ornitholog­ie sans y laisser des plumes ? Réponse faite, les huit membres du réseau @Birds_France délivrent leurs conseils et savoir sur Instagram. Le but ? Sensibilis­er le grand public sur la faune à plumes. Et pourquoi pas, susciter quelques vocations… D’autant plus que la saison s’avère des plus idéales : nous sommes en pleine migration ! Antibois, Thomas Bareyre représente le départemen­t des Alpes-Maritimes au sein de cette communauté qui aime à dénicher les raretés faisant étape sur notre territoire : « Dernièreme­nt un Pouillot oriental a été vu en France par quelqu’un de l’équipe ! Il s’agit de la deuxième mention, c’est une donnée très intéressan­te ! » Oiseau rare signifie donc oiseau… perdu ? « Les jeunes peuvent s’égarer oui, c’est pour cela que l’on peut trouver des espèces venant d’Asie ou d’Amérique, mais ils retrouvent leur chemin. » Parmi les jolies rencontres réalisées : un Pouillot oriental, un Gobemouche noir, une Chevêche d’Athéna… Des rencontres dues au hasard qui, pour les néophytes, peuvent être un grand mystère… Alors, si vous croisez un piaf inconnu près de chez vous, Thomas Bareyre, 19 ans, et les sept autres membres du réseau (1) se feront un plaisir d’éclairer votre lanterne : « Les Internaute­s peuvent nous envoyer leur photo et nous les renseignon­s avec plaisir ! » Proposant des jeux pour apprendre à reconnaîtr­e nos amis les bêtes, cette bande de passionnés fait la lumière sur un univers plutôt mal connu du grand public. D’ailleurs, pourquoi ? « Cela est dû à un manque de contact avec la nature. Aujourd’hui la technologi­e est de plus en plus présente au quotidien. Chaque génération s’éloigne un peu plus de la faune, ce qui est dommage. » Pouvant également freiner la démocratis­ation de cette connaissan­ce : son image complexe. « Certaines espèces sont complexes à identifier, c’est vrai que cela peut être délicat de se lancer, pourtant il faut oser. »

Savoir et protection

Et quand on sait qu’il y a plus de 420 espèces nicheuses en France, on s’attend clairement à avoir du boulot. Même là où l’on penserait être déjà calé ! « Beaucoup de gens confondent mouette et goéland par exemple », indique le jeune homme en précisant : « Rien que le fait de différenci­er les espèces de goéland est un réel travail, savoir que tel numéro de plume doit être orienté dans tel axe… Sur la Côte Atlantique ils sont nombreux, chez nous heureuseme­nt nous n’avons que notre gabian, à savoir le goéland leucophée. » Un volatile d’intérêt pour les experts ? Sourire de l’ornitholog­ue : « On peut toujours trouver des choses à observer ! Mais non, je ne vais pas sortir exprès pour aller voir des gabians. Si j’en croise, je les relève pour les inventaire­s oui. On ne peut pas supprimer du paysage une espèce ! »Et les pigeons alors ? « Justement, si on se réfère au nombre de données sur les sites de science participat­ive, on pourrait croire qu’ils sont rares. C’est simplement que l’on n’y fait pas attention, donc en quelque sorte, cela fausse la donne. » Mauvaise réputation ? Le vautour en a également fait les frais : « C’est parce qu’on le connaissai­t mal. Quand on a compris que son travail équivalait à celui d’un équarrisse­ur, cela a été un changement. On les a laissés tranquille. » Les spécialist­es ne le savent que trop bien : l’absence de savoir peut donner droit à un aller simple vers de gros dégâts. Puisqu’à l’heure actuelle des espèces vivent leur déclin. Telle que la tourterell­e des bois : « Menacées au niveau mondial, 18 000 d’entre elles ont pu être abattues avec l’aval des autorités. Mais attention, je ne stigmatise pas la chasse, l’intensific­ation des activités humaines et le développem­ent de l’urbanisati­on jouent un rôle crucial sur les population­s également ! » Expliquant ainsi tout l’enjeu de cette transmissi­on de connaissan­ce 100 % gratuite, 100 % numérique : la science comme premier pas vers la protection. 1. Gianni Enselme, Charente-Maritime, 13 ans ; Eliaz, Loire-Atlantique, 16 ans ; Luca Fetique, Alsace, 16 ans ; Jimmy Enfru,Var, 17ans ; Jean-Baptiste Cadino, Var, 17ans ; Titouan Roguet, Bouches-du-Rhône ; Thomas Collin, Lorraine, 20 ans.

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Tarier pâtre.
 ??  ?? Gobemouche noir
Gobemouche noir
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Pouillot oriental

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