Bernal traverse l’enfer
Le tenant du titre, défaillant dans le Grand Colombier, a déclaré avoir « perdu trois ans de sa vie » au bout d’une étape qu’il a terminée à 7’20’’ des premiers
Vainqueur sortant du Tour, le jeune Colombien (23 ans) a été sorti de la lutte pour le Maillot Jaune, toujours porté par le Slovène Primoz Roglic. « J’ai souffert depuis la première montée, je pense que j’ai perdu environ trois ans de ma vie sur l’étape d’aujourd’hui (lire hier, NDLR), a déclaré Bernal aux journalistes après l’arrivée. J’allais à plein régime en espérant un miracle, mais cela ne s’est clairement pas produit. J’ai tout donné, j’ai fait de mon mieux et il faut accepter quand les autres sont plus forts. Je ne pouvais tout simplement pas les suivre ».
Il ne croît plus au podium
L’enfant de Zipaquirá n’a pas justifié sa mauvaise performance par la blessure au dos qui a provoqué son abandon à la mi-août dans le Critérium du Dauphiné : « Evidemment, ce n’est pas la meilleure façon de démarrer le Tour et j’ai eu mal à toutes les étapes. Mais je ne peux pas m’abriter derrière le mal de dos. Aujourd’hui (hier), c’était plus un mal aux jambes qu’au dos. » Interrogé sur la possibilité de monter sur le podium à Paris, il s’est montré franchement pessimiste : « Je ne pense pas que ce soit une option. Maintenant, je veux juste monter dans le bus, me reposer, voir ce que veut l’équipe et repenser la course. »
Quintana explose, Martin « frustré »
Avant les Alpes, Bernal a reculé hier de la 3e à la 13e place du classement, à 8’25’’ de Roglic et près de 7 minutes de Rigoberto Uran, nouveau 3e. Ce fait majeur symbolise l’échec de l’équipe Ineos Grenadier, anciennement Sky, son premier depuis 2014 dans le Tour de France dont elle a gagné sept des huit dernières éditions. Dans cette étape de 174,5 km qui comportait trois ascensions difficiles, un autre Colombien, Nairo Quintana, a également perdu gros (3’50’’) bien qu’il ait cédé moins de temps que Bernal. Le leader d’Arkea Samsic est désormais 9e du général à 5’08’’ du Maillot Jaune. Dans les rangs tricolores, le moral n’est pas non plus au beau fixe. Guillaume Martin reste le premier Français au général, mais le leader de Cofidis n’a pas réussi à réintégrer le Top 10. Il a été perturbé par un souci mécanique avant la dernière ascension. « Il y a forcément beaucoup de frustration. Le scénario de la journée aurait été différent sans ce problème. J’ai perdu du temps dans l’affaire et j’ai dû consentir à pas mal d’efforts pour revenir à l’avant. C’est cet effort-là qui ne m’a pas permis ensuite d’accompagner les meilleurs. Mais je ne rends pas les armes et j’espère bien pouvoir jouer une victoire d’étape dans la prochaine semaine. »
Pierre Rolland (FRA, B&B, e du général et e de l’étape après avoir été seul en tête) : « On n’a pas eu énormément d’avance. Il aurait fallu que j’arrive au pied du Grand Colombier avec ou minutes. Je me suis battu pour l’honneur parce que c’est le Tour. Cette course me donne toujours beaucoup d’envie, je voulais vraiment revenir et me donner les moyens de briller. C’est l’un de mes plus grands regrets d’avoir perdu le maillot à pois en à la veille de l’arrivée. Je suis allé prendre quelques points parce qu’on ne sait jamais. Tant que les jambes le permettent, j’irai à l’avant parce que c’est mon tempérament, mais j’en ai déjà laissé
beaucoup sur la route. »