Var-Matin (Grand Toulon)

KARINE MICHEL kmichel@nicematin.fr

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rik Levy aime la grandeur de la nature. Dans les jardins du Château Sainte-Roseline, ses oeuvres y font écho. Comme tout artiste qui voit le monde évoluer, il s’interroge. Ses sculptures sont là pour éveiller nos conscience­s, nous rappeler combien l’équilibre qui nous entoure est instable. Solide comme un roc, impression de légèreté et envie d’évasion devant le Rock Stone Mesh, Arik Levy nous invite à revoir nos paradigmes, à travers l’art, dans ces lieux empreints d’Histoire. La chapelle, voisine, est un haut lieu de visite touristiqu­e. Ancrer les oeuvres d’Arik Levy dans cet environnem­ent leur confère un caractère historique, d’intemporal­ité. « Cela correspond assez à l’esprit de l’art et de la création », dit-il en arpentant l’allée silencieus­e malgré la proximité de la route en contrebas. Les sculptures (une dizaine) installées là, Rock et ses interpréta­tions, savante collection, Ghost également, nous prouve combien l’artiste joue des codes, des matières, revisite les lois de l’abstractio­n pour composer les siennes. Les gens marchent et font leur chemin entre les sculptures païennes énigmatiqu­es, auxquelles chacun peut donner une interpréta­tion. « Cela correspond assez bien finalement à la relation entre l’art, la culture et la religion », ajoute l’artiste, philiosphe. Rock Formation Tower, bronze aux multifaces patinées ou polies, stature partagée entre sensation de légèreté et de d’équilibre instable ; Rock Fusion saisissant­s : ces blocs fusionnent-ils ou naissent-ils l’un de l’autre ? «Iln’yapasde directives de ma part, répond Arik Levy. J’aime bien les deux interpréta­tions… »

Transforma­tion de la matière

Stabilité précaire : où est le centre de gravité ? On recule dans un souffle… On s’interroge, encore. « Cela correspond assez bien à la période », sourit Arik Levy, dont plusieurs exposition­s ont été annulées ou reportées pour cause de crise sanitaire. Que faire des oeuvres ? Ne pas les laisser dans leur caisse. Les propriétai­res de Sainte Roseline, qui conjuguent depuis des années le temps de l’art à celui de la vigne et du vin, par ailleurs amateurs de son art, lui ont donné les clés du château. Par-delà les formes, c’est la transforma­tion de la matière qui nous saisit : Arik Levy donne à l’acier Corten une patine qui le fait passer pour de la pierre, au verre soufflé l’aspect vivant du Cri de Munch ; à l’acier encore, l’impression de passer de l’état solide à l’état liquide à travers les quatre faces d’un rock qui nous happe le visage et le corps comme dans une galerie des glaces. Bluffant. Saisissant. L’artiste nous fait perdre nos repères en jouant des matières. Et nous incite au dialogue avec la pièce, et donc avec soi-même. Mise en relation subtile dans une recherche d’informatio­ns qui appelle au désir de la (re)découverte. Beau message. À voir sans modération.

Exposition d’Arik Levy. Château SainteRose­line,auixArcs.Jusqu’au2octobre­prochain. L’exposition est accessible tous les jours : à n’importe quelle heure du jour et de la nuit pour les oeuvres en extérieur ; et aux heures d’ouverture du caveau de vente pour celles présentes dans le caveau, du lundi au jeudi de 10 h à 13 h et de 14 h à19 h, et du vendredi au dimanche, de 10 h à 13 h et de 14 h à18 h.

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