Var-Matin (Grand Toulon)

Ils ont marché pour Lola et pour toutes les autres

Près de 120 personnes ont défilé, hier à Cannes La Bocca, en mémoire de cette mère de famille, tuée par son conjoint

- P. F.

Une marche, pour que les violences s’arrêtent... Membres de la famille, amis ou simples anonymes, touchés par ce drame : ils étaient plus d’une centaine, femmes, hommes, enfants, à défiler dans les rues de Cannes La Bocca, hier aprèsmidi. Une marche blanche, silencieus­e, en mémoire de Lorelei, « Lola » pour les siens, tuée par son conjoint le 30 juillet dernier.

« C’était une maman exceptionn­elle »

Ils se sont, d’abord, réunis sur la place du marché, devant le portrait de Lola, tenant dans les bras sa petite Milla, 14 mois au moment des faits ; image reprise sur nombre de t-shirts dans la foule. Là, entre les morceaux de musique qu’elle affectionn­ait – Sweet Soca Music de Sugar Daddy ou Adonai de Sarkodie – ses amies ont raconté leur « coup de

foudre » pour cette jeune femme de

27 ans, au « sourire éclatant », « indépendan­te », « débrouilla­rde » ,une « maman exceptionn­elle. » Et que, « malgré le temps qui passe, la douleur ne disparaît pas. »

Accompagné d’Apolline Crapiz, adjointe en charge du social, le maire, David Lisnard, a appelé de ses voeux « une progressio­n dans l’organisati­on de la société, pour mieux considérer les

alertes » précédant les drames, rappelant l’existence de la villa Baltz qui accueille les femmes victimes de violences. Puis, sous escorte policière, le cortège, devancé par une banderole, « Lola, on ne t’oublie pas », s’est mis en marche dans les rues de ce quartier populaire de Cannes. Au passage devant les terrains de pétanque, les boulistes ont, d’ailleurs, arrêté leur partie et fait silence, eux aussi. Çà et là, plusieurs personnes s’écartent de la foule, pour se laisser aller au chagrin, vite réconforté­es par une embrassade, une main sur l’épaule.

« Dénoncer, c’est sauver des vies »

La procession a finalement stoppé sa progressio­n devant le 25, rue JeanGras, à l’endroit même où cette mère de famille, caissière dans un supermarch­é de la ville, a perdu la vie, pour trente minutes de retard... Des roses blanches ont été déposées devant l’entrée. Avant que ne se succèdent minutes de silence, puis d’applaudiss­ements. Pour Lola, alors 57e femme à tomber sous les coups de son conjoint en 2020, et pour toutes les victimes de violences conjugales... « Il faut continuer le combat, pour qu’il n’y ait plus d’autres Lola, à Cannes ou

ailleurs, a soufflé Hayette Berriche, maman d’une amie de la jeune femme et organisatr­ice de la manifestat­ion.

Dénoncer ces agissement­s, c’est sauver des vies. Et c’est ensemble que l’on gagnera. »

 ?? (Photo Patrice Lapoirie) ?? Lorelei, que les siens appelaient Lola, laisse derrière elle la petite Milla,  mois, et des proches inconsolab­les. La jeune femme, tuée à son domicile le  juillet, aurait eu  ans le  septembre dernier.
(Photo Patrice Lapoirie) Lorelei, que les siens appelaient Lola, laisse derrière elle la petite Milla,  mois, et des proches inconsolab­les. La jeune femme, tuée à son domicile le  juillet, aurait eu  ans le  septembre dernier.

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