Var-Matin (Grand Toulon)

L’UIISC de Brignoles raconte

Chercher les morts, soutenir les vivants. Vésubie, Roya et Tinée : dans ces trois vallées dévastées, les sauveteurs militaires s’activent. Prêts à durer, pour aider à rétablir un semblant de normalité

- SO. B.

Ils arpentent les vallées, là où les eaux ont tout emporté. Où les routes ont été détruites, les maisons englouties. « Notre secteur comprend dix kilomètres de berges, le long de la Vésubie. L’accès à la rive droite est toujours difficile. Pour faire les reconnaiss­ances, nous devons déposer les sapeurs sauveteurs par hélicoptèr­e .» À la tête du détachemen­t des militaires de la Sécurité civile sur le secteur de Saint-Martin (Alpes-Maritimes), le capitaine David Baraglia ne peut que constater « les destructio­ns d’ampleur » de la « bombe météorolog­ique qui est tombée » sur les vallées de l’arrière-pays niçois. La Vésubie, la Roya, la Tinée. Les sapeurs sauveteurs des UIISC7 de Brignoles et leurs renforts sont au nombre de

(1) 218 et « mettent tout en oeuvre pour rétablir une situation la plus normale possible et apporter du réconfort ». Ils travaillen­t main dans la main avec les sapeurs-pompiers des AlpesMarit­imes. Même ces sauveteurs rompus aux catastroph­es naturelles le disent : « Il faudra du temps à tout le monde pour se rendre compte de l’ampleur du désastre .»

Recherche de victimes

La mission de reconnaiss­ance le long des rives est déjà avancée. « Nous avons des sapeurs spécialisé­s dans le secours en eau vive pour évoluer dans un courant important, décrit le capitaine Baraglia. L’une des urgences est de retrouver des victimes disparues. » Vingt personnes sont toujours recherchée­s. Hier, le corps d’un des deux pompiers disparus à La Bollène-Vésubie a été retrouvé dans le lit du Var, à Carros, et identifié. Après avoir accompli un premier passage « en surface », les secteurs sont explorés plus profondéme­nt. « L’appui d’engins de travaux publics permet de remuer les embâcles, sur des berges très accidentée­s .» Le travail des équipes cynophiles est central, quatre maîtres et leur chien s’activent déjà. À partir de ce vendredi, ils seront deux fois plus. « Les chiens ont la capacité de détecter une odeur, même sous un amas de décombres – si tant est que de l’air est conduit vers l’extérieur. C’est pour cela qu’on travaille avec des engins. Il est possible qu’une victime soit dessous .» Les embâcles sont « des enchevêtre­ments d’arbres, de roches, carcasses de voitures, morceaux de maison et de sable. Des tonnes de matière ont été déplacées ». Au plus près des habitants qui restent – un quart de la population habituelle de SaintMarti­n-Vésubie – les militaires ont monté une installati­on pour traiter l’eau pompée d’une source locale, et la rendre potable. Quand ils ne charrient pas, à dos d’homme, de quoi subvenir aux besoins les plus urgents de la population. 1. L’Unité d’instructio­n et d’interventi­on de la Sécurité civile 7 a reçu des renforts de l’UIISC1 de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir).

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ?? (Photos DR / UISSC) ??
(Photos DR / UISSC)

Newspapers in French

Newspapers from France