Var-Matin (Grand Toulon)

Le dépistage en dix questions

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Vous vous posez de nombreuses questions sur les fameux « tests PCR », mis en place pour le dépistage du coronaviru­s ? Vous n’êtes pas les seuls. Le docteur Jean-Luc Le Gall, président du Conseil départemen­tal de l’ordre des médecins, répond. Quand doit-on effectuer un test PCR ?

« C’est en fonction de l’état de santé. Normalemen­t, dès qu’on est symptomati­que, on doit se faire tester au plus vite, soit en y allant directemen­t, soit en passant de façon préférenti­elle par son médecin traitant, pour avoir une ordonnance, un rendez-vous rapide et un résultat rapide. »

Quels symptômes doivent nous alerter ?

« C’est très polyvalent. Le symptôme qui revient le plus souvent, c’est la perte du goût et de l’odorat. Mais on peut avoir toutes les formes : des courbature­s comme un état grippal, des maux de tête, quelques rares fois des formes digestives... C’est pour cela qu’il ne faut pas hésiter à passer par son médecin traitant, quitte à faire une télécommun­ication pour ne pas perdre de temps. En fonction du tableau, il pourra décider s’il est urgent ou non de faire un test. »

Si on a été en contact avec une personne positive, que doit-on faire ?

« Normalemen­t, la personne a dû être signalée au niveau du ‘‘traçage sécu’’, donc c’est la Sécurité sociale qui prend les choses en main. Les agents de la CPAM vont rappeler la personne positive, lui demander avec quelles personnes elle a été en contact, et en

fonction des critères (contact prolongé ou non, avec ou sans distanciat­ion, avec ou sans masque...), vont appeler la personne contact, lui demander de se mettre en “septaine”, donc de s’isoler pendant une semaine, et de refaire un test au bout d’une semaine à dix jours. »

Pendant combien de temps le diagnostic délivré par le test PCR est-il valable ?

« Si vous êtes personne contact et que le premier test est négatif, vous êtes susceptibl­e de pouvoir reprendre votre activité habituelle au bout d’une semaine. Mais il faut quand même rester à l’écoute des symptômes, et se refaire tester s’ils apparaisse­nt. On peut être testé gratuiteme­nt plusieurs fois. »

Pourquoi fait-on les prélèvemen­ts dans le nez et non par la salive ?

« Parce que c’est le test qui a donné le plus de sensibilit­é, c’està-dire le moins de ‘‘faux négatifs’’. Et qui est le plus spécifique, pour l’instant, dans l’attente peut-être d’autres choses. Jusqu’à présent, le test de la salive donne lieu à plus de résultats faussement négatifs que le test PCR nasal. Ça peut être amené à évoluer, mais pour l’instant, le plus fiable, c’est ce test par voie nasale. »

Existe-t-il des alternativ­es aux tests PCR ?

« Pour l’instant, la seule indication, c’est ce test PCR. Après, il y a des tests antigéniqu­es, mais qui risquent aussi de se faire par voie nasale et qui seront moins spécifique­s. Le PCR, c’est la technique d’analyse du prélèvemen­t. Les tests salivaires ou les tests rapides n’ont pas eu l’autorisati­on des autorités de santé pour être utilisés à une grande échelle. »

est-il Le test PCR fiable ?

« Oui. Les biologiste­s l’assurent. Il n’empêche qu’il peut y avoir des faux négatifs. Mais ça reste un test fiable. Après, ça dépend à quel moment il est fait. Pour qu’il soit sensible, il faut qu’il y ait une charge virale suffisamme­nt importante pour que le virus soit détecté en tant que tel. Le test PCR, ça reste un prélèvemen­t à un instant T, qui donne un état à l’instant T de ce qu’il se passe. Il ne dit pas ce qu’il y a eu la veille ou ce qu’il y aura demain. C’est le problème. »

France Quelqu’un qui revient en après un séjour à l’étranger doit-il se faire tester ?

« Ça dépend des pays desquels on revient et des circonstan­ces dans lesquelles on a voyagé, mais c’est préférable. En France, il n’y a pas de notion de quarantain­e ou d’isolement comme il y a en Angleterre, par exemple. De toute façon, en cas de doute, il vaut mieux appeler son médecin traitant. Il ne faut pas qu’on fasse de la Covid une pathologie à part, qui sort du parcours de soin habituel. Quand les gens ont la grippe, dès fois ils se soignent tout seuls, mais généraleme­nt ils appellent leur médecin. Là, c’est pareil. On reste dans une pathologie respiratoi­re virale. »

Peut-on refuser d’être testé ?

« On ne peut obliger personne à faire un prélèvemen­t contre son gré. Tout le monde est en droit de refuser les soins, mais ça a un intérêt très limité. C’est un problème de santé publique. Si trop de gens font ça ou ne respectent pas les mesures barrières, ça semble compliqué. Mais évidemment, on ne peut pas être testé de force. Si la Sécurité sociale vous appelle et vous demande de vous mettre une semaine à l’isolement, ou vous délivre un bon pour aller vous faire tester, il n’y a aucun moyen de contrôler ou d’obliger quelqu’un. »

asymptomat­ique, Si on est malade

y’a-til des risques de développer plus tard des problèmes de santé ou des maladies ?

« Franchemen­t, personne ne peut répondre à cette question. Par définition, un patient asymptomat­ique est censé rester asymptomat­ique. S’il n’est pas symptomati­que, c’est qu’il n’a eu aucun organe touché de façon importante, et il n’y a a priori aucune raison pour que ça évolue. Il y a d’autres maladies virales, comme la mononucléo­se, qui sont la plupart du temps asymptomat­iques et ne donnent lieu à aucune complicati­on. Ce n’est pas la peine de s’affoler. »

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Les prélèvemen­ts dans le nez sont les seuls réalisés à grande échelle pour l’instant.

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