« Le Père Louis était là bien avant les habitations »
Mis en cause publiquement par certains riverains pour des nuisances sonores, les associés à la tête de l’emblématique restaurant de l’anse Balaguier s’expliquent
Une semaine après avoir achevé la lecture de Var-matin (1), Jérémie Fickou ne décolère pas. L’un des quatre associés à la tête du restaurant
(2) Le Père Louis n’a guère apprécié d’être accusé de « tous les maux » par les adhérents du CIL de Balaguier - le Manteau - l’Eguillette. À commencer par des problèmes de tapage et de stationnement autour de son établissement. Pour lui et Antoine, l’un de ses partenaires, il était nécessaire de se « défendre ».
Ça vous a surpris que des riverains puissent déplorer des nuisances sonores ? Pas surpris, dans le sens où on sait l’hostilité pour le Père Louis d’un petit groupe de voisins. En revanche, on est étonné que ces mêmes personnes découvrent ce qui est sans doute le plus vieux restaurant de La Seyne (voir par ailleurs) ! On n’a rien inventé. L’établissement était là bien avant les habitations !
Sauf que certains le qualifient désormais d’avant-boîte…
C’est faux. Nous sommes un restaurant qui, depuis sa réouverture en juillet, a dû faire couverts. Alors oui, on ferme à h du matin – maintenant à minuit avec les restrictions – mais les gens viennent avant tout ici pour bien manger. Disons qu’on fait de la restauration festive.
Vous mettez de la musique à l’extérieur, c’est ça ? Oui, cet été, on a mis la musique dehors. Mais pour la saison prochaine, on réfléchit déjà à une solution pour atténuer le bruit : on va déposer une demande de permis pour une pergola bioclimatique. On fait des efforts car nous ne sommes pas là pour faire la guerre à quiconque, même si seule une poignée de riverains se plaint. On a d’ailleurs eu des rendez-vous avec eux, mais aussi avec les élus, la police…
Est-ce exact que la police est intervenue à treize reprises pour tapage nocturne ? Non. C’est vrai que la police est venue, parfois le soir, où il y avait un peu de bruit ; parfois la journée, où il n’y en avait pas du tout. Ces visites, dont la dernière
remonte à un mois, se sont toujours très bien déroulées. On est très loin de risquer une fermeture administrative !
On vous reproche aussi le stationnement illicite sur la corniche ()… Déjà, on serait curieux de connaître le nombre de PV qui ont été dressés les années précédentes. Et puis, en quoi c’est notre faute ? Si vous achetez une baguette en ville et que vous prenez un PV parce que vous êtes mal garé, estce à cause du boulanger ? Sans compter que parmi les contrevenants, il y a des gens qui viennent à la plage, des promeneurs, des pêcheurs…
Vous vous attendiez à ce genre « d’accueil » ? Honnêtement non. Nous, on est des Seynois. Plus jeune, pour sortir manger un morceau dans un cadre sympa, il fallait aller à Sanary, Toulon ou Bandol. Aujourd’hui, on reçoit des clients qui viennent de loin. Et parmi eux, des avocats, des politiques, des officiers… Dans ce sens, on a vraiment l’impression d’amener notre pierre à l’édifice de la redynamisation de la ville. On a investi ; ça peut en motiver d’autres. Et puis on a créé de l’emploi. Il faut savoir ce que l’on veut. Une ville morte ?
Combien de personnes travaillent ici ? On a salariés, tous de La Seyne ! On joue même un certain rôle social : un des jeunes qui travaille chez nous vient par exemple du centre des mineurs isolés de St-Elme.
En pleine crise sanitaire, votre soirée d’inauguration avait aussi fait grand bruit… Et d’une, c’était avant les restrictions. Et de deux, c’était notre inauguration, donc il y avait effectivement du monde. L’idée était de se faire connaître, de taper fort. On n’en est plus là aujourd’hui. Enfin, sur la question de la Covid, on a tout fait dans les règles. On avait même installé cet été une machine électronique qui prenait la température des clients à l’entrée et vérifiait, par reconnaissance faciale, s’ils portaient bien un masque ! 1. Édition du 4 octobre dernier. 2.Antoine, Mathieu, Jérémie et Gaël Fickou, joueur international de rugby. 3. 738 PV auraient été dressés cette année.
On n’est pas là pour faire la guerre”