Var-Matin (Grand Toulon)

« Cibler les cellules survivante­s pour améliorer l’efficacité des thérapeuti­ques »

- PROPOS RECUEILLIS PAR N. C.

Jérémie Roux a dirigé les recherches qui ont conduit à la mise au point de la méthode prédictive « Fate-seq » qui pourrait permettre à terme d’améliorer sensibleme­nt l’efficacité des anti-cancéreux.

Quel est le fil rouge de vos recherches ? Notre thématique générale est la résistance non génétique aux médicament­s : quelle que soit leur action, on sait qu’ils n’induisent qu’une réponse partielle. Une partie des cellules survivent à l’action de ces agents pharmacolo­giques. Nos recherches portent plus précisémen­t sur les mécanismes en jeu dans cette résistance, avec comme objectif d’améliorer l’efficacité des substances pharmacolo­giques.

Cette résistance est-elle observée pour toutes les classes de médicament­s ? Oui, mais parfois, elle ne constitue pas un obstacle au développem­ent du médicament. On peut prendre l’exemple des bronchodil­atateurs [indiqués dans les asthmes persistant­s et dans la BPCO, Ndlr]. Même si seulement  ou  % des cellules répondent, cela suffit à améliorer sensibleme­nt les symptômes. C’est plus compliqué dans le cas du cancer. Les cellules survivante­s aux traitement­s sont susceptibl­es de former une nouvelle tumeur. Ce sont celles-ci qu’il faut cibler pour améliorer l’efficacité des thérapeuti­ques.

Vous dites que ce phénomène explique la plupart des échecs…

La résistance non génétique est en effet une des raisons du taux d’attrition très élevé dans le champ de l’oncologie : la majorité des études de phases III sur de nouveaux médicament­s échouent, principale­ment pour manque d’efficacité.

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