Les rayons « non essentiels » doivent fermer mardi
Dans son allocution hier soir sur TF1, le Premier ministre a déclaré que le gouvernement ne reviendrait sur « aucune des mesures annoncées » et que la priorité était « la santé des Français »
« Je comprends la lassitude de nos concitoyens et les difficultés rencontrées », a déclaré Jean Castex hier soir alors qu’il était l’invité du 20 heures d’Anne-Claire Coudray sur TF1. Auparavant, le Premier ministre s’est exprimé sur l’attentat de Nice. Interrogé ensuite au sujet de la grogne des petits commerçants, contraints de fermer boutique pour ce reconfinement et de la fronde de certains maires de l’Hexagone en vue de les soutenir, Jean Castex a lourdement insisté sur « la responsabilité de tous pour lutter contre l’épidémie (...) Elle a pris des proportions énormes. Toutes les trente secondes en France, une personne est hospitalisée », a-t-il martelé. « Nos services de santé seront saturés d’ici à quinze jours si nous n’agissons pas rapidement. » Depuis la semaine dernière, les petits commerces dénoncent la concurrence déloyale des grandes surfaces, autorisées, elles, à rester ouvertes. Et des maires de plusieurs villes ont d’ailleurs pris des arrêtés autorisant l’ouverture des commerces non alimentaires sur leur commune. Des « maires irresponsables » qui « menacent la santé des Français », a lancé hier le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Malgré un assouplissement qui leur permet de rester ouverts pour le retrait de commandes en magasin, les commerçants craignent notamment de rater la période de Noël, au profit du commerce en ligne et de la grande distribution. Hier soir, le chef du gouvernement a été clair sur le sujet : « À partir de mardi, les produits qui ne pourront être vendus dans les commerces de proximité (fleurs, livres…) ne pourront pas non plus l’être dans les grandes surfaces ». Cette mesure avait été évoquée un peu plus tôt dans la journée par le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. Jean Castex a expliqué avoir reçu avant son intervention télévisée plusieurs acteurs de ces secteurs, les fédérations professionnelles (Medef, CPME, Union professionnelle des petits commerçants) et les associations de commerçants de proximité, notamment.
« La survie de notre économie »
« Ma méthode a toujours été la concertation (...) Mais nous ne reviendrons pas sur les mesures annoncées par le gouvernement. Nous nous devons de respecter ce reconfinement, il en va de la survie de notre économie, de notre santé collective ». Le Premier ministre a rappelé que l’État allait débloquer 250 milliards d’euros pour venir en aide aux petits commerçants. « Mieux vous respecterez les règles aujourd’hui (...), plus vite nous pourrons en sortir », a encore insisté le Premier ministre, évoquant la fin du confinement prévue pour l’instant le 1er décembre « s’il a, comme nous l’espérons, produit ses effets ». Le ministre de la Santé Olivier Véran avait déjà prévenu que quelle que soit la situation Noël cette année « ne sera pas une fête normale » dans un média. C’est donc dans ce contexte anxiogène que l’école reprend aujourd’hui (lire en pages précédentes). Car contrairement au confinement du printemps, les établissements scolaires ne fermeront pas leurs portes. Du moins pour le moment. Olivier Véran a estimé « possible » que les lycées referment si les mesures prises ces derniers jours pour freiner l’épidémie n’étaient pas « suffisamment efficaces ».