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« Franchement, ça me semble compliqué de mettre en place un protocole approfondi. Tout ce que nous pouvions faire est déjà fait depuis la rentrée. Ça semble compliqué d’aller plus loin. » À la veille de la rentrée, Paul Gautherot, professeur de mathématiques et représentant syndical Sud Solidaires au lycée Janetti de Saint-Maximin, ne cache pas son angoisse. Et il n’est pas le seul. Réuni en assemblée générale, samedi, le personnel de l’établissement alertait : « Les préconisations du protocole renforcé pour limiter le brassage des élèves semblent inapplicables dans un lycée qui accueille plus de 1 500 élèves et 200 personnels en permanence. » « On ne sait rien , déplore Paul Gautherot. Par exemple, que feront les élèves entre midi et 14 heures ? D’habitude, ils vont déjeuner dans les snacks et se promènent dans Saint-Maximin. Peuvent-ils encore le faire ? Nous n’avons pas la place à l’intérieur du lycée s’ils doivent tous rester ! Sans parler du réfectoire. Ils sont trois à quatre cents à y déjeuner. C’est l’endroit le plus dangereux de la ville ! »
« Écouter BFM pour en savoir plus »
Pour l’enseignant, « tout est fait dans l’improvisation. Il faut dire que nous sommes toujours les derniers à être au courant. On est obligés d’écouter BFM pour en savoir plus. Et c’est pareil pour les chefs d’établissement. » Lors de la réunion de samedi, le personnel du lycée a demandé que soient mis en place des demi-groupes par classe pour « garantir une circulation gérable des élèves dans l’établissement en période automnale, facilitant le maintien d’une distance préconisée à la cantine, ainsi que le travail des agents d’entretien ». « Ce que nous demandons, ce n’est pas un reconfinement , insiste Paul Gautherot. L’année dernière, nous avons perdu beaucoup d’élèves au bout de deux semaines et ça a fait des dégâts. Si nous les recevons par demi-groupes, ils ne seront pas livrés à eux-mêmes. Nous pourrons leur donner du travail à faire à la maison, que nous corrigerons ensemble en classe. »
« Il faut reporter les examens »
Deuxième revendication : «Reporter tous les examens, en particulier ceux prévus en mars. Il n’est pas possible de travailler actuellement dans de bonnes conditions. Il y a deux ans, la réforme du bac nous stressait déjà beaucoup. Depuis, il y a eu les attentats, l’épidémie, le confinement... Aujourd’hui, on nous demande de travailler comme s’il ne s’était rien passé. Il nous faudrait terminer les programmes en février pour les examens de mars, alors que les élèves ont loupé trois mois de cours l’an dernier. Sans parler du “grand oral” qui doit avoir lieu en juin et qui génère beaucoup d’angoisse. On ne sait même pas s’il aura lieu. » Ce matin, le personnel du lycée Janetti sera bien présent pour cette rentrée particulière (lire ci-dessous). La situation pourrait rapidement évoluer. Plusieurs organisations syndicales ont en effet déjà déposé des préavis de grève si aucune réponse n’était apportée à leurs revendications.