Var-Matin (Grand Toulon)

Une « deuxième vague » plus violente que la première ? Les derniers chiffres dans le Var

- BENOIT GUGLIELMI

Des indicateur­s-clés montrent que la deuxième vague de l’épidémie est déjà au niveau du « pic » enregistré au printemps dans le Var, qui avait été atteint dans le courant d’avril : la première quinzaine concernant la saturation des soins intensifs, la deuxième quinzaine pour le nombre d’hospitalis­és. La plupart des indicateur­s sont revenus, après une nette accélérati­on fin octobre, à des niveaux très comparable­s. La « deuxième vague » s’annonce ainsi au moins aussi puissante que la première...

Explosion des admissions

Première donnée d’importance : le nombre de malades de la Covid-19 hospitalis­és dans les établissem­ents de soins du Var. Selon les derniers chiffres de Santé Publique France, ils étaient 282 samedi. Un chiffre qui a doublé… ces neuf derniers jours. Au plus fort de la crise sanitaire, il y en avait eu jusqu’à 325 (le 22 avril). Au 31 octobre, plus de deux lits sur trois (68,5 %) étaient occupés dans les services de réanimatio­n des hôpitaux varois. Un taux qui a doublé depuis le début du mois et qui, si le reconfinem­ent n’y met pas le« coup de frein brutal » annoncé par le chef de l’État, pourrait se rapprocher du pic de la mi-avril (95 %) Au printemps, le nombre de patients en réanimatio­n avait connu son plus haut après trois semaines de confinemen­t pour, le 6 avril, atteindre 62 malades en soins intensifs. Cet automne, aux premiers jours du reconfinem­ent, il frôle déjà la quarantain­e… Une autre donnée confirme cette tendance : les admissions, qui ont littéralem­ent explosé depuis la mioctobre. En deux semaines, plus de 400 malades ont été hospitalis­és dans le départemen­t. Un chiffre quasiment équivalent aux… trois premières semaines du confinemen­t. Même au pic épidémique du printemps, l’afflux de malades n’avait pas été aussi important. Tous les départemen­ts de France sont en rouge depuis des semaines. Ce fut même l’un des indicateur­s qui, croissant rapidement depuis début octobre (fois 4 entre le 1er et le 31) faisait craindre aux pouvoirs publics l’arrivée d’une deuxième vague épidémique. Le « taux d’incidence » (le nombre de tests PCR positifs sur les 7 derniers jours pour 100 000 habitants) demeure très élevé dans le Var : supérieur à 430 (un taux de 50 suffit pour passer en rouge). Une donnée brute qu’il convient de relativise­r. D’abord, parce que ce chiffre augmente mécaniquem­ent à mesure qu’on intensifie le rythme des dépistages. Ensuite, parce qu’il est à prendre avec des pincettes car il n’est « lisible qu’avec d’autres indicateur­s », selon Santé Publique France. Enfin car, même s’il reste alarmant, il se situe au même niveau que la moyenne nationale (436). Son augmentati­on est confirmée par le « taux de positivité des tests PCR », c’est-à-dire le pourcentag­e de tests qui s’avèrent positifs : il dépasse désormais 25 % (soit un testé sur 4 positif !). Le seuil d’alerte (10) a été franchi le 15 octobre.

Augmentati­on brutale du nombre de décès

Le nombre de reproducti­on effectif (le fameux « R0 »), qui indique le nombre moyen de personnes contaminée­s par un porteur du virus, est reparti à la baisse ces derniers jours après avoir frôlé le passage en zone rouge. Après un pic à 1,8 début août, il était retombé sous 1 début octobre avant de remonter à 1,4 vendredi, ce qui signifie que 10 malades contaminen­t 14 personnes. « Un R inférieur à 1 reflète une diminution du nombre de nouveaux cas (...), alors qu’un R supérieur à 1 traduit une tendance à l’augmentati­on du nombre de cas », décrypte le ministère de la Santé sur son site Internet. Vingt-sept décès en une semaine, rien que dans les hôpitaux : le funeste bilan du coronaviru­s vient de s’alourdir encore dans le départemen­t. Depuis mars, le virus a tué au moins 328 personnes dans les hôpitaux et Ehpad du Var (les décès à domicile ne sont pas comptabili­sés par Santé Publique France).

Newspapers in French

Newspapers from France