Le cinéma à la maison, la donne a changé ....
À l’image de Bronx d’Olivier Marchal sorti directement sur Netflix, de nombreuses plateformes de streaming produisent et/ou distribuent des films à gros budgets pour les proposer à leurs usagers sans passer par la case cinéma. Un moindre mal en période de
Même Martin Scorsese s’y met...
Et si la crise sanitaire avait changé la manière de consommer les films ? Pour les séries télés, clairement, le confinement a modifié la manière de regarder les nouvelles créations mais c’est sur le septième art que la donne pourrait essentiellement être différente. Le 30 octobre, Netflix a mis en ligne sur sa plateforme numérique le film d’Olivier Marchal,
Bronx. Au départ, le titre était destiné aux salles obscures mais à force de repousser sa date de sortie, le créateur de Braquo a changé son fusil d’épaule : en ligne directement sur Netflix et ses 195 millions d’abonnés à travers le monde. Un lien direct qui se fait de plus en plus fréquemment puisque dernièrement Borat 2, le film complètement fou de Sacha Baron Cohen et Brutus et César la comédie de Kheiron, sont directement sortis sur la plateforme d’Amazon Prime.
« Ça va sans doute changer la manière de consommer le spectacle, le financement aussi, avouait Thierry
Lhermitte qui joue dans le film de Kheiron. On peut se demander s’il existera aussi beaucoup de salles de cinéma, est-ce que ce média sera encore important ou partagera-t-il sa place avec les autres écrans ? »
Une réflexion qui commence à prendre de l’importance avec le confinement. Pourtant, les exploitants mais aussi certains réalisateurs estiment que ces plateformes tuent le cinéma français. Pinocchio, avec Roberto Benigni est directement sorti sur Amazon en mai dernier tout comme la comédie Forte avec Valérie Lemercier, des choix de « repli » pour des films au départ destinés aux salles obscures. Faute de visibilité, les distributeurs optent pour la VOD qui assure une diffusion mondiale. « On a moins la crainte des chiffres du premier mercredi d’exploitation, c’est moins stressant au final », poursuit Thierry Lhermitte. Aux USA, même des monstres sacrés comme Disney commencent à se poser des questions. Ainsi, Mulan pourrait directement arriver sur Disney + faute de fenêtre de tir acceptable au grand public si la crise sanitaire venait à s’éterniser.
Contenu exclusif
De manière gratuite pour les abonnés ou via un supplément comme une location ? Tout est envisageable. Mais cette possibilité pourrait mettre à mal certains cinémas qui grincent déjà des dents. Du côté du géant Netflix, cela fait longtemps qu’on a compris l’importance de proposer un contenu exclusif et de manière régulière. La plateforme américaine ne se contente plus de distribuer des films déjà sortis en salle et depuis peu, la firme va plus loin et s’est mis à produire, créer et distribuer de manière exclusive des productions maison. Récemment, 6 Underground, The Old Guard, Spenser Confidential ou encore Tyler Rake sont venus garnir un catalogue déjà bien musclé. À chaque fois, des gros moyens et surtout des vraies têtes d’affiche bankables : Charlize Theron, Ryan Reynolds, Mark Wahlberg ou encore Chris Hemsworth.
Des blockbusters où tout pète de partout et qui ont trouvé des réalisateurs habitués de la chose (Peter Berg, Michael Bay). Sauf que... d’autres réalisateurs sont venus voir comment ça se passait du côté de Netflix. Ainsi Martin Scorsese, que l’on ne présente plus, avait produit et réalisé The Irishman directement pour Netflix. Deux cent dix minutes avec un casting en or massif : Robert De Niro, Al Pacino et Joe Pesci. Une mini-révolution dans l’univers de la télévision. Depuis, un certain Aaron Sorkin, scénariste de talent qui a notamment
contribué aux succès d’ Ala Maison-Blanche, The Social Network, Des hommes d’honneur, et The Newsroom, s’est fendu d’un film génial et brutal derrière la caméra conçu pour et par Netflix :
Les Sept de Chicago.
Le monde change et bon nombre de téléspectateurs/clients passent de plus en plus de temps chez eux devant leurs écrans, le chemin des films est donc en train d’emprunter celui des séries télés. Pour le moment, la crise sanitaire demeure un prétexte. Jusqu’à quand ?