Nostradamus, visionnaire de Provence
Michel de Nostre-Dame est l’un des personnages le plus haut en couleur de Provence et l’un des plus énigmatiques de l’Histoire de France.
Quoi que l’on puisse penser de ses fameuses centuries – prédictions, il reste quand même le plus célèbre des astrologues français. Considéré comme fou ou imposteur, Michel de Nostre-Dame dit Nostradamus, ne laisse pas indifférent. Aîné d’une fratrie de six enfants, il est issu d’une famille de juifs convertis au catholicisme vers 1455. Fils de Jaume de Nostre-Dame (1470-1536) et de Reynière (ou Renée) de Saint-Rémy, il est né le 14 décembre 1503 vers midi dans la maison de son bisaïeul, rue des Barri à Saint-Rémy-deProvence.
Diplômé ou pas diplômé ?
Bien qu’il ait fréquenté plusieurs universités, qu’il fut reconnu brillant, qu’il ait eu une mémoire phénoménale et un don inné pour les sciences, la médecine et qu’il connaissait le monde céleste, l’obtention ou non des diplômes de Nostradamus fait toujours débat. En fait, il part assez tôt à Avignon pour passer un diplôme de bachelier ès Arts. À l’université, le jeune homme est décrit comme plaisant avec un caractère enjoué et même moqueur, bien qu’un peu étrange. Il apparaît déjà comme « le jeune astrologue » auprès de ses camarades. Son cursus sera de courte durée à cause de la peste de 1520 – serait-ce pour cela qu’il n’aurait pas eu de diplôme ? Il s’installe ensuite comme apothicaire et commence à élaborer des remèdes. Parallèlement en 1529, il s’inscrit à l’Université de Montpellier pour décrocher un doctorat en médecine. Il sera expulsé en raison de ses activités d’apothicaire. En 1533, il s’installe à Agen où il pratique la médecine à domicile. Il épouse Henriette d’Encausse, ils auront deux enfants. Malheureusement tous trois périront en 1537, très certainement de la peste. Après ce drame, il entame un long voyage en France, Italie, Égypte et en Perse pour étudier l’alchimie arabe.
Apparition de ses dons
C’est au cours de ces voyages que son don de percer l’avenir se serait manifesté. Puis pendant dix ans, on ne sait pas grand-chose de sa vie. Et, c’est à Salon-de-Provence qu’on le retrouve en 1547, lorsque, le 11 novembre, il épouse Anne Ponsarde qui lui donnera six enfants. La peste faisant toujours rage, il se rend célèbre en soignant les gens avec un médicament à base de plantes qu’il a mis au point et qui est selon lui, capable de prévenir la peste. Il en explique les recettes dans son Traité des Fardements (1552). Trois ans plus tard, sont publiées ses centuries astrologiques sous le titre Les Prophéties (lire encadré). Interpellée, Catherine de Médicis, passionnée d’astrologie, le fait venir à Paris afin qu’il dresse l’horoscope des jeunes princes. Les astres annoncent le règne de trois d’entre eux. Le roi Henri Il va mourir l’année suivante dans les circonstances prévues par l’astrologue. François Il, Charles IX et Henri III deviendront rois. La prédiction s’est révélée exacte. Il reçoit alors des gratifications en public, signe de protection. En 1564, la reine le nomme médecin et conseiller du roi Charles IX. Souffrant d’épilepsie, de la goutte et d’insuffisance cardiaque, il rentre à Salon-de-Provence où il s’éteint le 2 juillet 1566 d’un oedème cardio-pulmonaire sans avoir prédit son propre décès. Nostradamus a secoué les institutions religieuses mais aussi scientifiques. Aussi, a-t-il été menacé de mort une grande partie de sa vie et, aujourd’hui encore, il fait polémique.
Il secoue les institutions religieuses et scientifiques