Un tiers des clusters identifiés en entreprise
Un tiers des 146 clusters identifiés dans le Var relève d’une contagion dans la sphère professionnelle. Certaines activités sont clairement plus exposées. Si l’entreprise n’agit pas, elle prend des risques
Que ce soit dans un open spac e de bureau, le rayon d’un magasin, l’habitacle d’un camion ou l’intérieur d’une ambulance… L’entreprise est loin d’être épargnée par l’épidémie. Dans le département du Var, « 44 clusters en milieu professionnels » sont actifs à ce jour. L’Agence régionale de santé (ARS) en tient le décompte, un bilan auquel s’ajoutent « 75 clusters dans le médico-social » – maisons de retraite et structures médico-sociales (enfants et adultes en situation de handicap). Sur un total de 146 clusters actifs dans le Var.
Mises en demeure
« Les règles de prévention ne sont pas appliquées avec la rigueur qu’on pourrait attendre », constate Alain Testot, responsable de la Direccte dans le Var (direction des entreprises et du travail), organisme qui mène des contrôles. « Dans chaque entreprise, il est nécessaire de dresser une évaluation des risques et de faire respecter les mesures. » Un protocole national en donne les grandes lignes, mais c’est bien l’adaptation au cas pas cas qui est essentielle. « Ce qui nous inquiète, c’est la répétition des clusters dans certaines entreprises, livre Virginie Grima, responsable d’une unité de contrôle à la Direccte. Cela signifie que l’évaluation des risques n’a pas été faite correctement .» L’enjeu peut aller jusqu’à la fermeture administrative – ce qui ne s’est jamais vu dans le Var. « Des courriers de conseil de fermeture sont envoyés et généralement, cela suffit, prolonge Alain Testot. Une dizaine de mises en demeure ont également été dressées .»
Tout un service contaminé
Si une société ferme, au final, c’est faute de travailleurs. « Nous avons eu le cas d’un magasin, ou aussi d’un centre de formation, dont tout le personnel administratif était tombé malade. Le centre a fermé pendant 7 jours .» Autre situation concrète, le travail en milieu confiné froid (chambres froides), ou chaud, comme dans la réparation navale, où des salariés de deux entreprises sous-traitantes se sont contaminés, à proximité de moteurs dégageant de la chaleur. Dans ces conditions extrêmes, le masque atteint vite ses limites, en devenant humide voire mouillé. « Il appartient à l’employeur de mettre en place des mesures adaptées, avec fourniture du matériel de protection, cadre Virginie Grima. De manière générale, nous conseillons aux entreprises d’associer les représentants du personnel, pour établir une organisation du travail .» Le télétravail doit être privilégié systématiquement, pour toutes les tâches qui peuvent être réalisées à distance. Et ce n’est pas suffisamment le cas dans le Var, observe la Direccte.