Kylie Minogue transforme les salons en dancefloors
Avec son quinzième album, Disco, l’Australienne réussit un incroyable retour et offre un voyage dans le temps parfaitement maîtrisé. Le public anglo-saxon en redemande !
Après avoir débuté comme actrice dans la série Neighbours, dans les années 1980, elle était devenue chanteuse. Tout juste sortie de l’adolescence, Kylie Minogue et son joli minois avaient atterri dans l’équipe de Mike Stock, Matt Aitken and Pete Waterman, des hitmakers ayant façonné les succès de Rick Astley, Dead or Alive ou Bananarama. Tous ces patronymes ont été rayés de la carte depuis belle lurette. Celui de l’Australienne vaut toujours de l’or. Et désormais, il figure en bien meilleure compagnie. Au Royaume-Uni, grâce à Disco, elle a réussi à atteindre la première place des charts sur cinq décennies différentes. Comme Paul McCartney, John Lennon, Paul Weller, Bruce Springsteen et David Gilmour. Au total, depuis ses débuts, l’artiste a même placé huit disques sur la première marche du classement des meilleures ventes. Mieux qu’Elton John ou George Michael.
Disco queen inspirée
Contrairement à plusieurs de ces prestigieux « voisins », il est peu probable que l’on estime un jour que la petite Australienne aux 100 millions de disques vendus a révolutionné la musique. Mais au fond, est-ce ci grave ? Faut-il forcément se pincer le nez quand un vent de légèreté affleure ? « Les chansons de Minogue sont des cadeaux agréables et multigénérationnels appréciés également des pères hétéros, des fils gays et des grands-parents branchés », estimait récemment le magazine Vogue, ayant visiblement tranché sans trop de difficulté. En cette période pas vraiment funky, où les clubs sont contraints de garder leurs portes closes, Kylie Minogue a parfaitement réussi son coup en proposant un voyage dans le temps, équipée de tenues shiny et de ritournelles qu’on verrait bien balancées dans les enceintes d’une piste de patins à roulettes.
Rapprocher les corps et les coeurs
Difficile d’imaginer que le tout a été composé en version home studio confiné. En proposant des titres parfaitement calibrés pour les dancefloors lumineux, suffisamment modernisés pour ne pas être de simples pastiches, comme Real Groove, Magic ou Miss a
Thing, la chanteuse de 52 ans aurait pu se sentir en décalage. Elle a fini par trouver du sens à ce disque.
« Aux origines du disco, l’idée était de se retrouver dans un endroit sûr et de créer un autre monde. La lumière se reflétait sur la boule à facettes et vous éblouissait. Quand tout était un peu flou et un peu plus beau, chacun pouvait vivre ses rêves. » Estimant que l’on traverse une époque «incertaine, où l’on se sent tous vulnérables » ,et ce bien avant l’apparition du coronavirus, Kylie Minogue avait déjà en tête de rapprocher les corps, ou les coeurs, on ne sait plus très bien. Mission réussie. Sur la dernière partie de Disco (pour ceux qui écoutent encore les morceaux dans l’ordre), l’énergie retombe un peu. Rien de grave. Quand on veut faire en sorte qu’une folle soirée en solo et en chaussettes dans son salon soit réussie, il faut savoir s’arrêter à temps.