Var-Matin (Grand Toulon)

Charles Berling impatient de relever le rideau... et le défi

- P.-H.C.

Comédien, metteur en scène et directeur de théâtre. Trois rôles qui mettent Charles Berling au premier rang pour toucher du doigt les difficulté­s que la crise sanitaire fait vivre au monde du spectacle. Avant l’interventi­on présidenti­elle, il signait d’ailleurs une lettre ouverte envoyée à l’Élysée et à Matignon par quelque 350 directeurs de lieux de création et de diffusion du spectacle vivant. D’une même voix, ils y demandent la réouvertur­e au public des théâtres. « Nous y sommes prêts » martèlent-ils en choeur en listant les aménagemen­ts réalisés pour que la soif de culture ne se transforme pas en bouillon de culture.

« Improviser et inventer en fonction des contrainte­s »

Autant dire qu’hier soir, le comédien était attentif au moment où Emmanuel Macron annonçait que les salles de spectacles pourraient – en s’adaptant – mettre un terme au trop long entracte le 15 décembre parce que, selon le président, «la culture est essentiell­e ».

Un qualificat­if que savoure l’artiste. « Il y a un mieux déjà pour la culture parce qu’aujourd’hui (hier, Ndlr), le Président en a parlé. Jusqu’à présent, ni lui, ni le Premier ministre n’en avaient parlé. C’est déjà important. Nous, on n’arrête pas de dire que la culture est essentiell­e. Là on a le sentiment qu’un effort est fait ». Pour la traduction concrète et la réouvertur­e des salles, Charles Berling estime sans surprise qu’il est « important de pouvoir rouvir au plus vite ». « Ça va arrêter cette hémorragie terrible. On va pouvoir faire travailler les artistes et retrouver le lien essentiel entre le public et nos théâtres ».

Au passage, le directeur de la scène nationale a une pensée pour les théâtres privés, économique­ment fragiles avant la crise et franchemen­t chancelant­s depuis. Pour les contours de pratique du rendez-vous, Charles Berling concède ne pas avoir tout à fait compris en quoi consiste « l’horodatage » évoqué par le Président.

« Je vais essayer de comprendre ce que ça veut dire. On avait compris qu’avec le couvre-feu les gens devaient sortir une demi-heure avant pour être rentrés à 21 heures, mais là, je ne sais pas. On va voir .»

Dans les prochains jours, il compte réunir ses équipes pour proposer des dates de spectacles à partir du 15 décembre.

« Il y a peu de spectacle en général pendant les fêtes de fin d’année mais on va voir si on peut reprogramm­er des spectacles prévus juste avant le 15 décembre. Et puis au moins, on sait que ça va redémarrer en janvier. Donc, on va faire ce qu’on a toujours fait : improviser et inventer en fonction des contrainte­s pour voir comment on peut donner à voir et à entendre des spectacles. »

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(Photo doc. Luc Boutria) Charles Berling, directeur de Châteauval­lon-Liberté, scène nationale dans la métropole toulonnais­e.

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