Pêcheur d’oursins depuis René est aussi poète
René Venturino est l’un des sept derniers pêcheurs du port de Carqueiranne. L’été, il lance ses filets au large et l’hiver il plonge pour ramasser les oursins. Mais pendant toutes ces années, il a vu le milieu évoluer, les pratiques changer et surtout les ressources se faire de plus en plus rares.
En ce lundi fin de matinée, René amarre son pointu de six mètres face au quai, mais la récolte est maigre, pourtant une cliente est déjà là.
« Continuer à se régaler »
« Comme les oursins sont très rares, je vends uniquement à mes clients sur commande. Cela fait quelques années que leur nombre diminue. Nous avons déjà alerté le préfet l’an passé pour réduire la durée de pêche afin que la ressource se renouvelle mais sans résultat », désespère le pêcheur. Qui trouve au moins trois nombreuses raisons à cette baisse. «Onassiste également à une surpêche du côté des non professionnels certains exagèrent et la multiplication des bateaux de plaisance ne favorise pas la reproduction et puis des analyses ont révélé des attaques de bactéries inoffensives pour l’homme mais mortelles pour l’oursin. ». René Venturino pense aussi qu’une suite d’années particulièrement chaudes ont pu retarder l’activité de reproduction de l’oursin en hiver.
Un recueil de poèmes en vente
Lui comme d’autres est très impliqué dans la préservation de la ressource. « Nous collectons un maximum de données que nous communiquons à des scientifiques et aux services de l’État, cela afin de les aider à mieux connaître le milieu et à prendre ensuite les bonnes décisions. Nous espérons que les efforts que nous déployons depuis quelques années ne seront pas vains et que nos enfants et petits-enfants pourront continuer à se régaler avec les oursins », conclut René. Pendant ses rares loisirs, il écrit des poèmes, fruits de ses souvenirs en mer et de son imagination. Un recueil est en vente chez les marchands de journaux de Carqueiranne.