Var-Matin (Grand Toulon)

Jean-Félix Lalanne multicorde­s!

- PROPOS RECUEILLIS PAR LAURENCE LUCCHESI llucchesi@nicematin.fr

‘‘ C’est par amour que je suis revenu sur la Côte d’Azur”

‘‘ Roberto Alagna sera mon Al Capone”

Établi depuis trois ans à deux pas de Saint-Paul-deVence, le guitariste auteurcomp­ositeur Jean-Félix Lalanne publie un livre d’apprentiss­age de son instrument de prédilecti­on. Il nous a reçus dans sa demeure azuréenne, en compagnie de sa blonde épouse, Caroline, et d’une partie de leur jolie tribu, tout récemment agrandie.

Dans son Eden azuréen, Jean-Félix Lalanne (le frère de Francis et du réalisateu­r René Manzor) respire le bonheur. Sur sa terrasse baignée de lumière, il profite de cette douceur de vivre parmi les siens et se reconnecte aux liens qui l’unissent depuis toujours à la Côte, lui qui a vu le jour à Nice en 1962. Avant de faire ses premiers pas de guitariste à l’âge de treize ans avec Marcel Dadi, rencontré à Marseille. Aussi volubile qu’inspiré, le créateur d’Autour de la guitare nous a livré sa dernière méthode, développée dans La Guitare à Lalanne, un concentré de conseils des plus précieux pour les néophytes. Et nous a confié son projet de comédie musicale avec Roberto Alagna.

Après avoir vécu en Uruguay puis à Paris, pourquoi être revenu ici ?

Par amour ! J’ai rencontré ma femme en , et c’est ça qui m’a poussé à faire ce qui était au départ un compromis. Quand on est artiste, on a une vision très centralisé­e autour de Paris, parce que la plupart des production­s démarrent là-bas. Donc on a toujours une appréhensi­on à quitter la capitale, mais finalement cette décision se révèle être le meilleur choix de vie que j’ai pu faire !

A fortiori aujourd’hui ?

Oui, avec la crise sanitaire les gens ont tendance à fuir les très grandes villes, surtout Paris, en se disant que le bien-être et le cadre de vie priment sur le côté profession­nel. D’autant, qu’au final, ça ne change absolument rien, si j’ai besoin hors confinemen­t d’être à dix heures du matin à un rendez-vous avec un producteur, je saute dans un avion et j’y suis. En outre avec le télétravai­l, les réunions sur Zoom, les habitudes sont en train de changer et cela m’arrange !

Côté personnel, vous êtes à la tête d’une véritable tribu ?

En effet, il y a, dans ‘‘l’ordre d’apparition sur scène’’, Iona, ma fille de vingt ans, une super musicienne qui fait des études de jazz à Tours. J’ai une autre fille de onze ans, Nelle, qui vit dans la banlieue parisienne. Elle fait du piano, elle chante, elle est très artiste aussi dans l’âme. J’ai mes beaux-enfants, Timéo,  ans, et Paolo,  ans, qui sont soit ici soit chez leur père avec qui je m’entends très bien. Ce dernier n’est autre que Pascal Reva, qui a monté le groupe No Jazz. Il y a aussi Loïs, que j’ai eu avec Caroline il y a trois ans, et Lyana, qui est née il y a un mois et demi !

Votre épouse Caroline est psychologu­e ?

Caroline est multitalen­ts. Elle est psy de formation, mais elle joue de la harpe, du piano, elle est metteur en scène, actrice, elle a monté des spectacles comme Cyrano de Bergerac. Par rapport à notre entente c’est parfait, puisqu’en tant que psy elle comprend ma névrose en tant qu’artiste, et l’étant elle-même elle est une excellente oreille par rapport à ce que j’écris.

Après Lalanne guitare en , vous revenez avec un nouveau livre pédagogiqu­e, La Guitare à Lalanne. Comment est-il né ? C’est un hommage à celui qui non seulement m’a donné envie de jouer de la guitare, mais m’a aussi inculqué l’état d’esprit qui est le mien dans tout ce que j’entreprend­s, fait d’envie de transmettr­e : Marcel Dadi. Il avait lui-même fait une méthode qui s’appelait La Guitare à Dadi, que j’ai beaucoup explorée quand j’ai commencé la guitare, et dont je me suis inspiré pour La Guitare à Lalanne. C’est un clin d’oeil à l’état d’esprit de cette méthode, qui est à l’opposé de l’image que je peux avoir en tant que musicien. Pour le public qui me suit, j’ai une réputation de guitariste techniquem­ent compliqué. Mes morceaux ne sont pas simples à jouer, ils ont des doigtés souvent très recherchés.

Votre méthode est donc tout le contraire ?

Elle s’adresse aux débutants. Mon ambition est d’accompagne­r, pas à pas, quelqu’un qui va s’acheter une guitare et qui, dès les premiers chapitres, va pouvoir s’accompagne­r et chanter.

Et en autodidact­e ?

Oui, c’est pour ça que j’ai enlevé tout ce qui est théorique et académique. L’idée étant d’apprendre en ayant tout le temps de comprendre ensuite ce que l’on a appris. Le but c’est de se faire plaisir très rapidement, pour passer le confinemen­t le mieux possible. C’est une approche très simple, basée sur deux axes : les tablatures, qu’un enfant de huit ans peut comprendre en trois minutes, et le langage des accords.

Vous deviez participer au Weekend solidaire àNicele

 octobre, qui a été reporté. D’autres projets en attendant ? Cet événement était organisé par Gil Marsala, un des grands acteurs culturels de la région à la fois brillant, prolifique et même courageux. Sinon je vais jouer un rôle important au cinéma dans un film intitulé Au coeur du monde, et je suis dans les couloirs de la réalisatio­n d’un autre projet pharaoniqu­e qui démarrera fin novembre  jusqu’à fin avril  : une comédie musicale sur Al Capone et les incorrupti­bles. J’avais commencé à travailler dessus en , je l’avais laissé de côté parce que j’étais toujours sur les routes. Au moment du premier confinemen­t, j’en ai profité pour le reprendre. Et pour incarner le rôle principal j’ai immédiatem­ent pensé à mon ami Roberto Alagna... Et il a adoré et validé cette idée !

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La Guitare à Lalanne . €. Disponible sur www.jeanfelixl­alanne.com

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