Var-Matin (Grand Toulon)

Attaque du Thalys : quand le tireur se présentait comme un SDF

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Il s’était présenté comme un SDF qui voulait braquer un train après avoir trouvé un sac d’armes et de munitions abandonné dans un parc. Au procès de l’attaque déjouée du Thalys, la cour d’assises spéciale de Paris est revenue, hier, sur la version « fantaisist­e » servie par Ayoub El Khazzani en garde à vue.

21 août 2015, 18 heures environ. Ayoub El Khazzani est interpellé en gare d’Arras, où s’est arrêté en urgence le train Amsterdam-Paris dans lequel il est monté armé d’une kalachniko­v, d’un pistolet, d’un cutter et de 300 balles, avant d’être maîtrisé par les passagers. Il est placé en garde en vue. « J’ai en face de moi un jeune homme de 25 ans, athlétique, 1m85. Propre sur lui, barbe bien rasée, attitude calme, posée. Il est très détendu », dit à la cour d’assises spéciale, par visioconfé­rence, un des enquêteurs de l’antiterror­isme qui l’a interrogé pendant quatreving­t-douze heures.

Les enquêteurs trouvent son récit peu crédible. Ayoub El Khazzani leur dit qu’il est SDF, qu’il erre en Europe où il vit de petits larcins.

« Il avait les mains sales, les ongles longs ? » , demande l’avocat général. « Absolument pas, il n’avait pas les stigmates de quelqu’un qui vit dans la rue» , répond l’enquêteur.

Des messages djihadiste­s

Les policiers découvrent ensuite qu’il s’est rendu en Turquie, qu’il a publié des messages djihadiste­s sur l’Etat français « terroriste » sur les réseaux sociaux. Sur son téléphone, ils identifien­t aussi un chant religieux repris par les organisati­ons jihadistes pour galvaniser leurs combattant­s. Le président le fait jouer dans la salle d’audience, où il résonne pendant 2 minutes 40.

L’accusé garde les yeux au sol.

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