Le handicap « pulvérisé » par de jeunes vidéastes
De profils différents mais avec le même enthousiasme, soixante-dix jeunes ont réalisé des courtsmétrages sur le sujet avec le pôle Chateauvallon-Liberté. Premières projections et échanges
Fortement engagé sur le terrain des actions citoyennes et la diffusion des pratiques artistiques, le pôle culturel ChâteauvallonLiberté multiplie les actions auprès d’une jeunesse prompte à s’emparer des moyens d’expression proposés.
Prenons par exemple les « Courts-métrages en Liberté » (1), initiés en 2014. Avec l’accompagnement d’artistes professionnels, ils ont permis d’aborder, caméra au poing, des sujets d’actualité : le harcèlement, le respect entre les filles et les garçons, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, le rapport à l’argent ou encore la lutte contre la haine anti-LGBT.
Les discriminations pointées du doigt
Quant à la saison 2019-2020, l’action baptisée « EXTRAordinaires ! » a souhaité mobiliser leur attention sur le sujet des discriminations liées au handicap.
Les collèges Django-Reinhardt (Toulon) et HenriBosco (La Valette-du Var) se sont lancés dans l’aventure avec des classes de profils justement très différents. L’Établissement de placement éducatif de Toulon les a rejoints avec six jeunes suivis et enfin le Centre social et culturel Toulon centre, qui a vu là l’occasion de prolonger ses propres démarches. Celui-ci a d’ailleurs eu le privilège et la joie de vivre (dans un format remanié) la première séance de clôture laquelle avaient été plusieurs fois reportées pour cause de contexte sanitaire. Mercredi, les enfants ont enfin pu retrouver les équipes encadrantes et Charles Berling pour un bel échange autour de leur film et des autres réalisations. Ce centre a la particularité d’ouvrir
(2) à longueur d’année toutes ses activités à des publics traditionnels mais aussi à des publics en situation de handicap. Les images tournées, les mots capturés ont particulièrement ému la comédienne Sophia Aram qui intervenait en visioconférence. « J’ai été bouleversée par votre message d’ouverture et de générosité », a confié la marraine de l’édition.
«Onest une famille »
Il est vrai que voir des enfants gommer toutes les différences car « on a tous des qualités et des défauts »et s’intéresser à leurs camarades « extraordinaires » sans barrière est quelque chose de poignant. Encore plus quand un autre ajoute spontanément : « On peut tous vivre ensemble, se serrer les coudes, s’écouter, se respecter, être amis, même meilleurs amis. Ils ne sont pas pareils mais on est une famille. » Leçons d’humanité à tous les étages... Les projections se sont poursuivies vendredi au collège Django-Reinhardt et concerneront bientôt le collège Henri- Bosco et le groupe de jeunes sous la main de justice.