Var-Matin (Grand Toulon)

Etzebeth sort enfin du bois

La semaine dernière à Bayonne, le champion du monde a livré son meilleur match de la saison. De quoi oublier un début de saison rendu poussif en raison d’une blessure aux côtes

- O. B.

‘‘ J’ai toujours envie de réaliser des gros matchs quand je porte le maillot de Toulon... ”

Àl’image de son attitude autoritair­e en l’air sur un renvoi, en mode planche de surf, Eben Eztebeth a réalisé, la semaine dernière sur la côte basque, sa meilleure prestation de la saison. Plaquages saignants, contre en touche, relais appuyés... Le champion du monde en titre a déployé les principaux atouts de sa large palette technique après plusieurs semaines de compétitio­n où il n’était clairement pas à son niveau.

« À Bayonne, c’est la première fois depuis ma reprise que je jouais autant. Auparavant, j’avais disputé 40 à 50 minutes par match. Plus je resterai longtemps sur le terrain et plus je serai performant sur toute la durée des matchs à venir », estime le Sud-Africain.

Reprise anticipée

Crise sanitaire oblige, Eben Etzebeth nous a accordé un entretien téléphoniq­ue cette semaine dont la qualité sonore faisait malheureus­ement penser aux échanges entre la base de Baïkonour et le premier véhicule spatial soviétique Soyouz, lancé en 1967... Dommage pour le rendu au moment où le géant du Cap est en train de remonter quatre à quatre les marches de la cave pour remettre de l’ordre dans le salon du RCT. « Je me sens de mieux en mieux et beaucoup mieux qu’au moment de ma reprise après m’être cassé des côtes. Il faut dire que j’ai joué plu- sieurs matchs en étant infil- tré... », concède-t-il. Après une belle première saison sur la rade, Etzebeth a eu la malchance de se blesser dès la première journée à La Rochelle. En vue de disputer la finale de Challenge Cup face à Bristol, il avait repris la compétitio­n après seulement cinq semaines de repos, face à Montpellie­r. Soit une semaine avant la finale à Aix... Ce soir-là, Etzebeth n’avait pas eu son rayonnemen­t habituel basé sur une densité physique bien au-dessus de la moyenne.

« J’étais déçu de ne pas avoir pu m’exprimer davantage. Je suis sorti en début de deuxième période à un moment où on aurait pu revenir dans la partie, regrette ce grand fauve, à l’appétence intacte. J’ai toujours envie de réaliser de gros matchs quand je porte le maillot de Toulon ! »

Freiné dans sa progressio­n par cette mauvaise blessure, il nous tardait de revoir « le petit Bakkies » à son meilleur niveau. Probableme­nt que la frustratio­n emmagasiné­e depuis plus d’un mois nourrit ses performanc­es futures. À commencer par celle attendue cet après-midi face à la Section paloise. Sa recette ? « Premièreme­nt, il faut oublier la défaite à Bayonne. Il faut surtout se focaliser sur ce que nous avons à faire en tant qu’équipe. Si nous démarrons bien la rencontre, alors je pense qu’on sera capable d’enchaîner pour réaliser une bonne performanc­e. »

Histoire aussi d’économiser les cordes vocales du manager, Patrice Collazo, mises à rude épreuve le week-end dernier, n’est-ce pas Eben Etzebeth ? Le géant en rigole, préférant se « focaliser sur [sa] performanc­e ».

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(Photo AFP) L’oeil noir, Eben Etzebeth est en train de monter en puissance après de longues semaines passées en dessous de son meilleur niveau.
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