2 023 gueules du rugby captées par un Toulonnais
Le premier des quatre tomes de Gueules du rugby, 2023 joueurs pour 2023, est en vente en ligne. Son auteur, le Toulonnais Jean-Pierre Pagès, a tiré le portrait à plus de trente anciens du RCT
I «l me reste 70 montages vidéo à faire avant le 14 décembre ! » Au bout du fil, le journaliste toulonnais Jean-Pierre Pagès a le souffle court. L’auteur reconnu du premier livre Gueules du rugby, sorti en 2015, s’est lancé dans une aventure au long cours. Ou comment enchaîner quatre marathons en quatre ans. Son pari fou ? Réaliser les portraits de 2023 anciens joueurs français pour la Coupe du monde 2023 organisée en France. Une sorte d’encyclopédie propre à dessiner les contours de « l’ADN du rugby français ».
« On était quatre pour réaliser le premier livre. Là, je me suis fixé le challenge de tout faire tout seul ! », rigole à peine l’hyperactif Pagès. Tour à tour, intervieweur, rédacteur, photographe, vidéaste, monteur, attaché de presse, le journaliste multicarte s’est lancé dans la réalisation de quatre tomes de Gueules du rugby, au rythme d’un par an, de 2020 à 2023.
vidéos en bonus
Un travail qui se situe entre le Titan et la fourmi et requiert une organisation millimétrée. De janvier à septembre, JeanPierre Pagès se rend dans plusieurs clubs après une longue période préparatoire pour caler les rendez-vous. Sur place, il réalise plusieurs dizaines d’entretiens avec shooting photo et interview vidéo. Jusqu’à treize joueurs par jour, son record. À l’automne, il entre en production avec la fabrication du livre et le montage de près de 400 vidéos d’une quinzaine de minutes environ chacune. Le lecteur pourra les visionner en flashant un QR code attenant à chaque portrait. Un bouquin 2.0, en somme. L’amateur de rugby y trouvera des légendes (Codorniou, Sella, Champ, etc.), « des petits et des grands joueurs, des titrés et des non titrés, des capés et des non capés ».
Lors du tournage à Toulon qui a duré une semaine (notre édition du 22 février 2020), une trentaine de serviteurs du club rouge et noir ont défilé au stade Mayol. Aubin Hueber y tenait le planning. « Les anciens étaient super contents de se revoir, certains pleuraient. J’ai rencontré des joueurs impressionnants, le charisme absolu ! Quand j’ai interviewé André Herrero, il me fixait avec ses yeux bleu acier. J’osais à peine le regarder... », relate l’auteur. Qui a tutoyé des légendes qui l’ont fait rêver plus jeune. Comme Didier Codorniou qui trône en couverture. De cette grande aventure, Jean-Pierre Pagès en retient l’humain, « des moments magnifiques »,« des mecs qui s’étreignent, qui pleurent, qui disent des choses qu’ils n’avaient jamais dites avant ». À travers mille anecdotes, il en ressort « une vérité, une sincérité et une grande émotion ». À savourer cet hiver au coin du feu, le chat sur les genoux, avec cette forte odeur de camphre qui parfume les récits les plus homériques.