Nathalie, à Hyères : « Je crains de ne pas réussir à m’en sortir pour régler mes factures seule »
Le son de sa voix se crispe et « la honte s’installe peu à peu ». Nathalie (1), auxiliaire de vie retraitée, ne parle pas si facilement de sa situation actuelle. « Je sais que je ne suis pas la seule, mais c’est toujours délicat de parler de ses difficultés », confie-t-elle. Des difficultés qu’elle rencontre depuis des mois et « qui se sont accentuées avec le confinement, confie cette Hyéroise de 67 ans. Les mois sont très compliqués depuis plus d’un an maintenant, mais j’ai constaté une aggravation depuis la crise sanitaire. J’ai énormément de mal à payer mes factures, notamment d’électricité ».
« Une fin d’année difficile »
Avec une retraite mensuelle de 600 euros, et un loyer qui avoisine les 500 euros, les fins de mois s’avèrent pour le moins compliqués. Et d’autant plus depuis la mise en place du confinement. « Je passe beaucoup de temps chez moi en temps normal, mais là, forcément, j’y suis tout le temps et je ne sors que pour des raisons exceptionnelles. Avec l’atmosphère ambiante et le climat anxiogène, j’angoisse beaucoup, et j’ai du mal à me retrouver seule, sans aucun bruit. Par exemple, ma télévision est allumée en permanence et je m’endors avec. Je sais que ce n’est pas forcément la meilleure des choses à faire, mais j’en ai besoin… J’utilise aussi deux fois plus ma tablette, sur laquelle je suis connectée régulièrement pour me changer les idées. Je la charge donc deux fois plus ». Un confinement qui aura donc accentué l’utilisation des écrans, mais aussi des objets du quotidien, comme la machine à laver. Nathalie indique faire deux fois plus de machine par jour, même si elle ne sort pas de chez elle. Forcément, la consommation d’électricité explose. Et Nathalie le sait pertinemment : « Cette fin d’année sera difficile à boucler. Je crains de ne pas m’en sortir seule ». Actuellement, la Hyéroise règle des factures s’élevant à 30 euros par mois. Un plafond décidé en accord avec son fournisseur d’électricité, « puisque je n’ai pas les moyens de payer plus par mois ».
Suite aux relevés de compteur, une régularisation sera effectuée en fin d’année. Et Nathalie craint le pire. Elle suppose que sa consommation sera bien plus élevée que celle de l’an dernier, et que la facture sera bien plus salée. Elle anticipe déjà la situation et avoue qu’aucun proche ne pourra lui apporter son aide. « Je n’aurais d’autre choix que de me tourner vers l’assistante sociale du conseil général pour régler une partie de sa facture. Je n’ai aucune économie. Ce sera mon unique solution, en espérant avoir une aide financière… »
1. Le prénom a été modifié.