Var-Matin (Grand Toulon)

Sporting et OM, les coulisses d’une page foot rocamboles­que

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Depuis l’été, Mourad Boudjellal et le ballon rond ne font plus les choux gras de la presse spécialisé­e. Après l’incroyable engouement suscité par ses projets de reprise du Sporting Club Toulon puis de l’Olympique de Marseille, le soufflé est retombé. Dans J’en savais trop, Mourad Boudjellal dévoile les coulisses de ce rocamboles­que épisode, les échanges et les chaussetra­ppes.

Les supporters toulonnais ont très mal vécu la conférence de presse du  juin , tenue dans les locaux du Sporting, lors de laquelle vous avez annoncé le projet olympien. Avec le recul, n’est-ce pas la plus grosse erreur de communicat­ion de votre carrière ?

C’est une histoire de fou. Le mercredi  juin à  h, le Sporting, c’est mort, et Claude Joye (l’actionnair­e majoritair­e) m’envoie une propositio­n d’outre tombe, inacceptab­le. Je suis alors à Cannes pour rencontrer le maire sur un projet de reprise du club de foot. Le lendemain, je reçois un mail de Joye qui dit oui à tout alors que  h avant, il avait dit non à tout. Le jeudi soir, Ajroudi (le porteur du projet de reprise) me dit : “J’ai réuni le pool d’investisse­urs, on y va”. Tout s’est précipité en  h et quand j’arrive au Sporting le vendredi, j’ai des valises sous les yeux. Les supporters m’ont reproché de parler de l’OM avec la rascasse dans le dos, alors qu’en fait, on s’en fout.

Il fallait juste ne pas le faire... Peut-être... Je n’ai pas mesuré cette haine entre les supporters du Sporting et de l’OM. Je n’arrive toujours pas à la comprendre…

L’erreur, c’est peut-être de ne pas l’avoir compris...

Je n’ai pas à la comprendre. J’aimerais bien que cette haine soit justifiée mais aujourd’hui, elle ne l’est pas du tout. Vu certains propos tenus à mon encontre, j’ai eu l’impression d’avoir tué quelqu’un. En fait, le vendredi, j’avais la solution. J’aurais pu ne rien dire et signer pour le Sporting et peut-être me barrer six mois, un an après ou jamais. Pour moi, c’est ma ville et je dis la vérité. C’était mon choix et pas le bon choix...

Être président de l’OM serait le kiff de cette « troisième vie » que vous évoquez ?

On peut construire un budget pharaoniqu­e à l’OM sans personne. C’est le seul club de France où tu peux faire dépenser de l’argent à des gens qui n’en ont pas, tellement la passion est forte. Ce club a une emprise sur la Méditerran­ée et sur le monde entreprene­urial, une dimension sociétale que n’a aucun autre club.

L’identité marseillai­se est plus forte que l’identité française. Celui qui utilisera tout ça aura le plus beau des budgets et il gagnera. Quand on voit que Lyon a deux fois et demie le budget de l’OM, c’est scandaleux !

Vous n’êtes pas tendre avec son président Jacques-Henri Eyraud... Être vice-champion de France, jouer la Champions League et être détesté, c’est quand même balèze ! Ajroudi, quand il se lève le matin, il voit la Méditerran­ée. McCourt (le propriétai­re de l’OM), lui, il voit l’océan Atlantique. On dépend chacun de notre mer. L’OM sera vendu je ne sais pas à qui. Peut-être à Ajroudi ou à d’autres car il y a du monde dessus. Le club sera vendu car pour McCourt ça peut devenir un gouffre et comme c’est quelqu’un d’intelligen­t, il arrêtera avant.

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