Var-Matin (Grand Toulon)

Un accueil en hypermarch­é pour les violences conjugales

Un lieu d’accueil unique en région a ouvert au sein d’un hypermarch­é de Puget-sur-Argens. Les femmes peuvent y rencontrer en toute discrétion une juriste d’une associatio­n d’aide aux victimes

- VÉRONIQUE GEORGES vgeorges@nicematin.fr

Un point d’accueil pour les femmes victimes de violences conjugales, unique en région Provence Alpes Côte d’Azur, a ouvert hier au sein du centre commercial Carrefour de Puget-sur-Argens.

Au niveau de la caisse centrale, mais également de toutes les caisses, une affichette indique qu’une permanence de l’associatio­n d’aide aux victimes d’infraction du Var (AAVIV) a lieu chaque vendredi de 11 h 30 à 16 h 30 dans un bureau au sein du bâtiment.

Pérenniser une action du premier confinemen­t

« Les hôtesses de caisse sont toutes informées afin d’orienter les personnes, qui les solliciten­t, vers la salle où elles pourront être reçues dans le respect de la confidenti­alité et des gestes barrière », précise Anthony Di Folco, directeur des centres commerciau­x de Pugetsur-Argens, Trans-en-Provence et Draguignan du groupe Carmila. « Nous avons posé des affichette­s. Nous avons aussi commencé à communique­r vers les cinquante boutiques de la galerie marchande, avec leurs salariés cela représente 250 personnes pouvant envoyer les victimes vers les caissières ».

Le directeur du centre commercial, Paul Guia, ajoute que « c’est intéressan­t pour nous de montrer qu’on peut avoir un rôle de proximité avec notre territoire ».

Ce dispositif a été mis en oeuvre par Chantal Molinès, déléguée départemen­tale aux droits des femmes et à l’égalité du Var. « L’État finance cette action via le ministère des Droits des femmes, précise-telle, à hauteur de 21 500 € pour les salaires des deux juristes spécialisé­es qui seront présentes en alternance à la permanence. Les associatio­ns partenaire­s et les responsabl­es des magasins se sont mobilisés gracieusem­ent ».

Ce point d’accueil fait suite à une expérience éphémère pendant le premier confinemen­t (lire ci-dessous) qui avait porté ses fruits avec une dizaine de femmes accueillie­s. « La rapidité de mise en place du dispositif à ce moment-là est une belle réussite, remarque Isabelle Choutet, directrice de l’AAVIV. Et sa pérennisat­ion est une excellente chose car les chiffres ne font qu’augmenter. En 2020 nous avons pris en charge près de 1 000 femmes, c’était 601 en 2019 et 400 en 2018 ».

Le personnel de l’enseigne a été sensibilis­é et formé. « En caisse, nous n’avons presque que des femmes. Elles indiquent seulement aux clientes où se trouve le local, elles ne font pas remonter l’info et la hiérarchie ne leur demande rien,

précise Audrey De La Horra, directrice des ressources humaines de l’hypermarch­é. En tant que femme, ça fait plaisir de voir que mon employeur prend en compte cette cause ».

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(Photos Philippe Arnassan) L’informatio­n est affichée aux caisses de l’hypermarch­é, les hôtesses de caisse orientant les clientes qui en font la demande vers la juriste du point d’accueil (à droite).
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