Var-Matin (Grand Toulon)

Votre attestatio­n « couvre-feu »

- P. F.

« Cette fois, on ne se fait pas avoir...» Il est 17 h, jeudi : Jean-Claude et Francine, tout juste sortis de Cabesto, un magasin spécialist­e de la mer, foncent vers leur véhicule.

Samedi dernier, premier jour du couvre-feu de 18 h, ils étaient déjà venus faire quelques emplettes, dans la zone commercial­e de Mandelieu. « On a un peu traîné et, à 18 heures, on s’est retrouvé dans les embouteill­ages. On ne savait pas trop à quelle sauce on allait être mangé », souffle le sexagénair­e, la clé déjà enfoncée dans le contact. La peur du gendarme et de l’amende à 135 €... «Les gens n’étaient pas forcément préparés et ça a été assez compliqué, confirme Julie Hernandez, chef de secteur services chez Cultura. On a fait pas mal d’appels micro pour leur rappeler l’horaire, mais c’est qu’il y a eu un sacré rush. »

« À chaque annonce gouverneme­ntale, il y a plus de monde »

Rush confirmé par Sandrine Ciccoli, directrice du magasin mitoyen, Maisons du Monde : «Çaaété une très grosse journée, sourit-elle. De toute manière, à chaque annonce gouverneme­ntale, on a plus de monde. Ils ne savent pas trop comment ça va évoluer derrière, j’imagine. Parfois, on garde des colis commandés pendant un bon moment ; là, ils sont venus les récupérer tout de suite. » Depuis ce « coup de fièvre » ? Le retour au calme. « À 17 h, 17 h 15, on a quasiment plus personne, explique Sandrine Fontana, responsabl­e du magasin Mondial Tissus. C’est embêtant, parce que, même en hiver, notre horaire privilégié, c’est de 18 à 19 h. Les gens passent en sortant du travail. »

Si elle constate une affluence un peu plus soutenue le matin et à la « pause-déjeuner » (12 h 14 h), pas de quoi combler le manque. Même remarque chez Sandrine Ciccoli : « Disons que c’est plus concentré sur la journée, mais on a une baisse de fréquentat­ion, quand même. À partir de 16 h 30, ça devient vraiment plus calme. »

Rush de fin de journée terminé... sauf chez Cultura

S’ils ont adapté leurs horaires – la plupart ouvrent une à deux heures plus tôt – le baisser de rideau à 18 h pèse logiquemen­t sur les recettes. Pas chez Cultura, visiblemen­t... «On continue de prévenir les gens au micro dès 17 h, parce qu’à partir de la sortie des classes jusqu’à la fermeture, ça s’anime assez, sourit Julie Hernandez. Malgré ces deux heures en moins, on ne constate pas de pertes de chiffre d’affaires. Décembre a été excellent et janvier reste sur la lancée. »

Les moins embêtés, finalement, sont ceux dont le vrai rush est passé. « On ferme à 17 h 45, mais, dès 17 h 30, il n’y a plus personne dans le magasin, assure Ophélie, responsabl­e caisses chez Cabesto. Après, les fêtes achevées, ce n’est plus vraiment notre saison. Ça repart en marsavril...» En espérant que, d’ici-là...

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(Photo Patrice Lapoirie) Jeudi,  h  et un parking déserté dans la zone commercial­e de La Canardière à Mandelieu : on est loin du gros bouchon de samedi dernier, premier jour du couvre-feu ramené àh.

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