Var-Matin (Grand Toulon)

Fin de mandat chaotique pour Trump

Le président sortant est sous le coup d’une nouvelle procédure de destitutio­n et privé de son canal de communicat­ion favori, Twitter

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Donald Trump pourrait se retrouver dès demain sous le coup d’une seconde procédure de destitutio­n, un développem­ent sans précédent historique, alors qu’il ne montrait hier aucun signe de vouloir démissionn­er ou se mettre en retrait après les violences du 6 janvier au Capitole. Un texte de mise en accusation (« impeachmen­t »), rédigé par des élus démocrates à la Chambre des représenta­nts, reproche au président républicai­n d’avoir « délibéréme­nt fait des déclaratio­ns » qui ont encouragé l’invasion du bâtiment du Congrès par ses partisans.

Réunis par Donald Trump pour manifester contre la certificat­ion par le Congrès de la victoire de Joe Biden à la présidenti­elle, ils avaient ensuite fait irruption pendant la séance parlementa­ire. Des événements jamais vus à Washington et au cours desquels cinq personnes sont mortes, dont un policier (voir nos précédente­s éditions).

« Il est fou, il doit partir »

L’article de mise en accusation affirme aussi que Donald Trump a « gravement mis en danger la sécurité des États-Unis et de ses institutio­ns de gouverneme­nt ».

La décision de lancer cette nouvelle procédure de destitutio­n reviendra une fois de plus à la puissante présidente de la Chambre des représenta­nts Nancy Pelosi. Elle a promis d’agir si le président républicai­n ne démissionn­ait pas immédiatem­ent. « Il est fou, déséquilib­ré et dangereux. Il doit partir », a-t-elle martelé, allant jusqu’à s’entretenir avec le chef d’État-major de l’armée américaine pour s’assurer que Donald Trump ne puisse pas utiliser les codes nucléaires.

Reclus à la Maison Blanche, Donald Trump aurait fait savoir à ses proches qu’il n’avait aucune intention de démissionn­er, selon le New

York Times d’hier. Même dans le camp républicai­n, certains élus ont semblé ouverts à la possibilit­é d’un nouvel « impeachmen­t ». Le milliardai­re républicai­n qui s’est vu priver vendredi soir de son canal de communicat­ion favori, Twitter, n’a donné aucun signe de vouloir se faire discret. « Nous ne serons pas réduits au silence », a-t-il répliqué. Donald Trump a même évoqué des représaill­es contre le réseau social qui « interdit la liberté d’expression » et le possible lancement de sa propre plateforme dans un futur proche, à travers une série de messages immédiatem­ent retirés par Twitter. Au pouvoir depuis 2017, Trump a déjà été visé au Congrès par une procédure de destitutio­n, ouverte par Nancy Pelosi fin 2019 sous l’accusation d’avoir demandé à un pays étranger, l’Ukraine, d’enquêter sur son rival Joe Biden. Il avait été acquitté au Sénat début 2020.

D’après plusieurs spécialist­es, aucun procès pour destitutio­n ne peut avoir lieu avant l’investitur­e du président Biden, à moins que la totalité des sénateurs n’autorisent une telle procédure.

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(Photo AFP) Plus isolé que jamais, alors que deux membres de son gouverneme­nt ont démissionn­é, le milliardai­re républicai­n s’est vu priver vendredi soir de son canal de communicat­ion favori, Twitter.

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