Var-Matin (Grand Toulon)

Aux Embiez, Daniel Tarpi a vécu  ans de bonheur

Plus de quatre décennies après son arrivée dans la société Ricard, l’une des petites mains du site paradisiaq­ue de Six-Fours tire sa révérence, emportant avec lui de nombreux souvenirs

- LORIS BIONDI lbiondi@nicematin.fr

Lorsque l’on franchit la porte de la résidence de Daniel Tarpi à Bandol, on s’attend à voir des souvenirs de la société Ricard. Rapidement, on n’est pas déçu. Il y en a un peu partout ! Et même sur lui puisqu’il nous accueille avec une veste à l’effigie de l’île des Embiez. Sous celleci, se cache un polo où est à nouveau annoté le nom de la société. Chez Daniel Tarpi, l’empreinte de la société Ricard est bien présente. Il dévoile même un set de table, sur lequel on peut lire « Les Embiez, mon paradis ». Contrairem­ent à ce que l’on pourrait penser, l’article n’est pas ancien. Il a été acheté il y a seulement quelques jours :

« C’était à Noël, c’est ma fille qui m’a donné le nom d’un magasin et lorsque je suis allé là-bas, je l’ai vu et immédiatem­ent, j’ai dit à la dame, “ça, c’est pour moi. C’est ce qu’il me faut !” »

Des espaces verts…

Ce slogan colle parfaiteme­nt à l’histoire d’amour entre Daniel Tarpi et l’île des Embiez : « C’est vraiment mon paradis. Ça me fait drôle de ne plus y être. » Arrivé sur le lieu paradisiaq­ue pour la première fois en novembre 1975, Daniel Tarpi aura tout connu. Grâce à son père dans un premier temps : « Il était collaborat­eur depuis 1964. Moi, je suis rentré en 1975 aux espaces verts, sous sa responsabi­lité. » Un emploi saisonnier qu’il effectuera ensuite à temps plein : « En 1985, j’ai succédé à mon père en passant agent de maîtrise. C’està-dire que je m’occupais de tous les espaces verts. Pendant 45 ans j’ai fait ça. J’ai sûrement planté plus d’un millier d’arbres auxquels on peut ajouter 10 000 plantes et arbustes par an. »

À la tête du vignoble

Satisfait et enchanté du travail qu’il effectue, Paul Ricard lui témoigne une grande confiance : «Jefaisais ce que je souhaitais, il me laissait m’exprimer. »

Et c’est suite au décès du capitaine d’industrie, en 1997, que sa carrière va prendre un tournant : «La famille m’a proposé de prendre la direction du vignoble pour tenter de le relancer. » Novice dans le domaine, mais « touché par la propositio­n », Daniel Tarpi accepte et « va apprendre sur le tas : Quand j’ai repris le vignoble, je me suis rendu compte qu’il y avait un peu moins de quatre hectares qui produisaie­nt. Aujourd’hui, on en est à dix. Je ne m’y connaissai­s pas du tout, que ce soit en plantation ou en commercial­isation… Mais quelques années après on vendait près de 30 000 bouteilles ».

« Ils savent que je serai là »

Quand Daniel Tarpi revient sur son parcours, un sentiment de fierté jaillit : « Fier d’avoir gravi année après année les échelons ». Il y a quelque temps, il était même devenu secrétaire du comité d’entreprise. Malgré son départ, difficile donc d’effacer quarante-cinq ans de bons et loyaux service. Quatre décennies au cours desquelles, il n’a jamais eu l’envie d’ailleurs : « Partir ? Ça ne m’a jamais effleuré l’esprit. Là je m’en vais parce que ça fait 45 ans, mais si Monsieur Paul Ricard était encore là, je ne partirais pas, c’est sûr ! »

La nostalgie le gagne peu à peu : « J’ai encore du mal à réaliser. Quarante-cinq ans. C’est fou. J’ai battu tous les records. »

Alors bien sûr, le désormais retraité continuera à se rendre sur l’île car elle restera pour toujours sa seconde maison. Il se tiendra également toujours à l’écoute de la famille Ricard : « S’ils m’appellent, ils savent que je serais là. »

 ?? (Photos Frank Muller) ?? Daniel Tarpi garde précieusem­ent les clichés, pris sur son paradis, qui lui rappellent certains souvenirs. Sur la photo du milieu, il pose aux côtés de Paul Ricard, à droite, il fleurit la tombe de celui-ci, en novembre .
(Photos Frank Muller) Daniel Tarpi garde précieusem­ent les clichés, pris sur son paradis, qui lui rappellent certains souvenirs. Sur la photo du milieu, il pose aux côtés de Paul Ricard, à droite, il fleurit la tombe de celui-ci, en novembre .

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