Var-Matin (Grand Toulon)

Paul Ricard, « toujours à l’écoute de son personnel »

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Quand Daniel Tarpi évoque ses nombreuses années passées sur l’île des Embiez, difficile d’omettre le souvenir de l’homme qui était le propriétai­re de celle-ci. Et à chaque fois qu’il prononce le nom de Paul Ricard, l’ex homme à tout faire de la société, le précède par l’appellatio­n « Monsieur ». Entre les deux hommes s’était créée une vraie relation de confiance, au-delà de la simple amitié : « Pour moi, c’était un second père, il n’y a pas de doute. »

Les souvenirs à ses côtés sont donc nombreux et le désormais retraité se souvient de quelqu’un « d’adorable, de très réservé et toujours à l’écoute de son personnel : Quand tous les ans on faisait le repas, pour les voeux ou pour son anniversai­re, il donnait la parole à ses collaborat­eurs mais personne ne parlait car tout se passait bien. Il anticipait toujours les besoins de son personnel ».

Cette grande famille, le patriarche en connaissai­t tous les noms et visages. Daniel Tarpi présente avec fierté, un autoportra­it, cadeau que le chef d’entreprise avait fait à certains de ses employés : « En 1990, il prenait des photos de ses collaborat­eurs, puis il les a peints. Et moi, j’ai fait partie de ceux qui ont été dessinés. »

Un ministre et alors ?

Paul Ricard avait ce besoin de se soucier des gens qui travaillai­ent pour lui et même lors de la venue d’un ministre: « Un jour, Charles Pasqua qui était ministre de l’Intérieur est venu avec une délégation sur l’île. Nous, on était en train de travailler devant l’hôtel où il logeait et on voit M. Paul Ricard marcher aux côtés du politique. Puis il s’arrête et lui dit “Attendez-moi”. Il vient vers nous, nous serre la main un à un, discute et repart comme si de rien n’était. C’était vraiment dingue, même là, il faisait passer son personnel en premier. »

Lorsqu’il évoque Paul Ricard, Daniel Tarpi sourit tout en se remémorant les beaux moments vécus en sa compagnie. Jusqu’au bout, il l’aura accompagné. Lors de ses obsèques, c’est en effet lui et Jean-Claude Rocquelin qui ont été chargés de trouver la pierre tombale sous laquelle allait reposer Paul Ricard : « On est allé vers le circuit et là, posée contre un pin, on a compris que c’était elle qui nous fallait. »

En plus de l’amour pour son personnel, Daniel Tarpi retient une chose de Paul Ricard : « Ce qu’il m’a inculqué, c’est “l’enchanteme­nt clientèle”. Il faut que quand un visiteur part de l’île, il en parle en bien. À chaque fois, qu’il entendait des commentair­es, il mettait ensuite en pratique les observatio­ns entendues. »

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En , pour rendre hommage à ses collaborat­eurs, Paul Ricard avait décidé de les prendre en photo avant de peindre leur portrait.

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